Créé en 1981 par le Président Abdou Diouf, le village artisanal de Saly a fait les beaux jours de la première station balnéaire du Sénégal depuis sa fondation. Frappé par les conséquences du Covid 19 avec la fermeture des frontières du pays et des hôtels, les pensionnaires du site vivent difficilement cette situation et demandent aux autorités de voler à leur secours.
Par : Omar Ndiaye
Désormais l'inquiétude et le calme plat sont les maîtres mots pour qualifier le village artisanal de Saly Portugal. En effet, les 240 personnes qui y gagnent leur vie, sont entrées dans la pire période de leur existence. Depuis que les frontières du Sénégal ont été fermées et les hôtels avec, ces derniers ne trouvent plus de clients pour acheter leurs articles exposés dans les 112 boutiques que compte le village. Dans ce contexte, le Président du village artisanal estime que ces travailleurs qui sentent le plus les conséquences néfastes de la propagation du virus dans le pays. « En effet, indique-t-il, nos produits sont destinés à une clientèle étrangère, des touristes blancs. Donc, si l'aéroport qui nous pourvoie en clients est fermé, cela cause notre premier problème ».
Pour Momar Diaw, cette fermeture de l'aéroport couplée à la fermeture des réceptifs hôteliers les a obligé à rester à la maison. « Pratiquement, depuis que les frontières ont été fermées, c'est la première fois que je suis venu au village à part le jour où je devais réceptionner et organiser le matériel de prévention que nous avait offert la Mairie de Saly ».
Dans la même lancée, il explique que depuis lors, c'est généralement peu de vendeurs qui viennent. « Je n'ai trouvé que 4 boutiques ouvertes sur un total de 112 boutiques dans le site », se désole Momar Diaw. Il estime que dans des situations de ce genre, il est impossible de continuer à travailler : « Nous avons fermé nos boutiques par obligation puisque même si nous ne fermons pas nous n'aurons pas de clients. Personne ne nous a imposé à fermer nos boutiques mais nous nous rendu compte que c'était une suite logique après la fermeture de l'aéroport et des réceptifs hôteliers », se résigne-t-il.
De surcroît, le Président du village artisanal montre : « En plus de cela, le transport est devenu plus cher avec la hausse des tarifs. Déjà quand je venais ce matin, j'ai trouvé que les chauffeurs ont doublé le prix du transport ». Pour lui, « Dans ces conditions, tu viens en payant plus cher, tu retourne dans les mêmes conditions sans avoir vendu d'articles, il vaut mieux rester à la maison ».
Dans ce sens, il invite l'état à leur venir en aide. Momar Diaw considère que les travailleurs du village artisanal de Saly Portugal sont les plus grandes victimes de cette situation. « Je lance un appel à l'état du Sénégal pour qu'il nous assiste. Nous sommes les premiers perdants dans cette histoire puisque le village artisanal de Saly ne compte que sur des clients blancs alors que ces derniers ne peuvent plus entrer dans le pays », a indiqué Monsieur Diaw. Il précise que si jamais il y a de l'aide à distribuer aux sénégalais, « je pense que nous devons être les premiers servis ». Il ajoute : « Nous voulons dire au Président Macky Sall que tous les villages artisanaux du Sénégal, tous les artisans en quelque sorte, sont en train de souffrir parce la situation nous a surpris et nous vivons grâce aux touristes, de ce fait, nous nous sommes retrouvés sans aucun sou en tant que pères de familles. Nous disons au Président de la République que nous sommes prioritaires à l'aide national », confie-t-il.
Dans la foulée, Momar Diaw fait savoir, « depuis que je me suis installé à Saly en 1994, je n'ai jamais vu un visage pareil de la station balnéaire. Cette période de fin mars et début avril, c'était vraiment la meilleure de la saison, pour les artisans, les transporteurs, les commerçants et tout le monde ». Mais, s'est il navré, « maintenant quand tu viens personne n'est là. Si on ne trouve pas de solution à cette situation ce sera une catastrophe ».