Dossier (10)
DOSSIER : DIX MILLE PROBLEMES DE LA PECHE SENEGALAISE.
Le ’’ Thiébou thon’’ qui a créé l’indigestion des acteurs de la pêche artisanale.
Dans un grand entretien accordé à la presse nationale à l’occasion de fin de l’année, le Président de la République a laissé entendre qu’il ne connaissait pas le ‘’Thiébou thon’’ puisque les sénégalais ne consomment pas ce poisson. Une parole qui n’a pas été digérée par les acteurs de la pêche artisanale qui répliquent.
Pour répondre à une question d’un journaliste sur les accords de pêche avec l’Union Européenne et les espèces concernées par cette entente, le Président Macky Sall a semblé ne pas donner d’importance aux différentes espèces en question aux yeux des sénégalais. Selon le Chef de l’Etat, les sénégalais ne consomment pas du ‘’thiébou thon’’. Ce qui a créé une certaine réaction de la part de ces acteurs. Interrogé sur la sortie du Président Macky Sall par rapport à la pêche du thon, le Président de l’APRAPAM, fait savoir, « mon problème dans le discours du chef de l’Etat, il parlé de « thiebou thon » (riz au thon), il a dit qu’il ne connaissait pas le merlu. Mais, je rappelle que le merlu noir est pêché à Kayar et un peu au nord et on l’appelle communément « banana » chez nous. Il est consommé même par certains sénégalais ». Selon Gaoussou Gueye, « il ne s’agit pas d’avoir un « thiebou thon » ou pas. Le problème c’est d’essayer de voir comment développer une pêche thonière au Sénégal qui va renforcer l’économie de notre pays, assurer la durabilité de la ressource et créer des emplois. Pourquoi pas ne pas faire la promotion de la pêche artisanale thonière qui est très possible parce qu’il y a certains pêcheurs artisans qui pêchent ce thon-là à l’image du Ghana et d’autres pays comme la Cote d’Ivoire et les Seychelles ou les pêcheurs artisans pêchent le thon. Et d’ailleurs, avec le professionnalisme de nos pêcheurs artisans, ils peuvent bien le faire autant réfléchir sur ça et les accompagner dans ce sens. A mon avis, c’est là où réside le débat », indique-t-il.
Pour sa part, le Président du PANEPAS (Plateforme des Acteurs Non-Etatiques pour la Pêche Artisanale et l’Aquaculture au Sénégal) a indiqué, dans ce sens, que les pêcheurs de la région de Dakar ont râlé même ayant entendu ces propos. « Parce que quand tu parles à un pêcheur de Thiaroye ou quelqu'un qui habite Yarakh, Mbao ou Yoff, que tu ne manges pas du thon, ça c'est grave », estime Abdoulaye Ndiaye. Pour moi « ce n'est pas la faute du Président, c'est peut-être la faute de ses conseillers, surtout au niveau de la pêche. Là c'est le ministère de la pêche ou ses techniciens qui devraient être auprès du Président pour lui expliquer les espèces données aux européens. C’est vrai que c'est le thon, mais le thon est péché dans le cadre de la pêche artisanale. On a l'habitude d'entendre des autorités du pays dire que le thon n'est pas péché par les Sénégalais. Mais, je suis désolé ! C'est bien péché par les pêcheurs sénégalais qui vivent de ça. Il y a des localités au Sénégal où les acteurs sont des professionnels en matière de pêche de thon. Je crois qu'il y a des photos qui ont été partagées dans des groupes WhatsApp pour montrer uniquement ce que le Président nous a dit. Mais, en réalité, voilà ce que nous vivons. Donc les pêcheurs artisanaux savent très bien même pêcher le thon. » Pour ce qui concerne le merlu, il ajoute, « c'est une espèce qui se pêche également au Sénégal : c'est une espèce qui est en eau profonde, mais qui se consomme ici au Sénégal. Si vous voulez des preuves, il faut aller à Kayar ou à Yoff. Les pêcheurs les débarquent là-bas. Il y a beaucoup d'usines de transformation qui achètent le produit à partir des pêcheurs artisanaux et qui parviennent à l'exporter hors du pays », précise M. Ndiaye. Pour lui, « c'est une méconnaissance de sa part ou bien des conseils qui n'ont pas été à leur place, surtout au niveau des ministères. Pour moi, c'est le rôle du ministère d'aiguillonner le Président pour lui montrer la pêche, voilà le thon, voilà les autres espèces et voilà où ça se pêche. Il ne sert à rien de se cacher pour dire que ça ne se pêche pas ici alors que ça se pêche bel et bien. Je crois ce n'est pas la bonne solution », pense le Président de la PANEPAS.
Dans le même sillage, Gaoussou Gueye informe, « l’accord thonier avec l’union européenne, c’est 45 bateaux et c’est vérifiable sur le site de l’union européenne. Le Président de la République a parlé de 33, c’est ça le protocole et encore que la difficulté dans l’accord de pêche avec l’union européenne c’est les prises accessoires qui sont excessifs. » Il précise : « Quand deux merlutiers doivent pêcher 1750 tonnes de merlus avec 29% de prises accessoires, cela pose problème. Car, ils peuvent pêcher en dehors de leur merlu d’autres espèces que ça soit les céphalopodes, les crustacées et les démersaux côtiers. Là aussi, nous demandons qu’il y ait un minimum de transparence et d’informations par rapport à ces prises accessoires », réclame-t-il.
A la recherche des solutions…
Ce fléau qui est en train de d’épuiser les ressources halieutiques du Sénégal tarde à trouver une solution durable. Certes, l’Etat du Sénégal a annoncé certaines solutions qui sont envisagées, mais ces dernières ne semblent pas satisfaire les acteurs. « Le président de la république a également déclaré qu’aujourd’hui, le Sénégal est en train d’être entièrement équipé à travers des navires de surveillance et même qu’il va acheter un avion. C’est certes extraordinaire, mais avant d’acheter des navires performants, d’avoir un avion qui va survoler 6h de temps par jour nos eaux, il serait beaucoup plus facile de publier la liste des navires pour qu’on sache et qu’on comprenne comment ces navires sont venus dans nos eaux, même si c’est sous licence ou sous accord. Des pays comme le Libéria le font, où la liste des navires est mise à jour régulièrement et chaque citoyen libérien peut avoir accès à ces informations », préconise Gaoussou Gueye. Même son de trompette pour Abdoulaye pour qui, ce qu’il faut faire, « c'est juste donner la bonne information et la bonne information, vous pouvez l'avoir à partir de tous les pêcheurs du Sénégal. Le thon est bien péché par des sénégalais et ça se confirme. Le merlu est également bien péché au Sénégal, c'est bien consommé au Sénégal, même s'il y a des bateaux qui le pêchent comme nous. Mais ce sont des espèces qui sont pêchées et consommées au Sénégal et si on y prend garde, si on laisse faire, demain on peut avoir des problèmes. Pour le merlu, la recherche avait dit depuis longtemps qu'il est en situation de surexploitation et qu’il fallait réduire », indique-t-il. Avant de continuer : « La recherche ne doit pas nous demander de réduire et qu'on continue à mettre la pression sur ces espèces. Même si on nous dit que c'est seulement deux bateaux, mais des bateaux qui ont des techniques de pêches sophistiquées, ils peuvent faire mal à la ressource. »
De ce fait, réclame Abdoulaye Ndiaye, « on demande l'expertise et l'évaluation de la première phase. Sur quoi on s'est basé pour demander de réduire. C’est vrai mais, il doit y avoir des bases scientifiques. On a réduit voilà la base, voilà pourquoi, voilà les résultats. Si on se dit qu'on a les résultats, c'est géré par le ministère, qu'est-ce qui empêche aujourd'hui de les publier, de les partager ? » s’interroge-t-il. Poursuivant, il explique, « donc c'est cela le problème du Sénégal. Il faut qu'on pense dès à présent à faire la transparence dans le secteur de la pêche. On a des ressources qui sont gérées par un ministère, le ministère a l'obligation de partager ses connaissances, de partager tous ces résultats avec les organisations des professionnels de la pêche », fulmine M. Ndiaye. Enfin, estime-t-il, « l’adhésion au FITI peut être une piste de solution, parce que le Président, dans son discours a parlé de l'ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives). L'ITIE en termes de pêche, son équivalent c'est la FITI. Pourquoi le Sénégal accepte d'adhérer à l'ite et ne fait rien pour adhérer à la FITI. On adhère à l'ite alors qu’on n’a pas vu une seule goutte de pétrole. Nos poissons s'en vont et on veut adhérez à la FITI, c'est quoi donc ce sur quoi on doit travailler », montre-t-il.
PECHE : Les acteurs décrient le manque de transparence dans les accords avec l’union européenne.
Les acteurs de la pêche artisanale sont toujours dans une situation de confusion face aux termes des accords de pêche signés entre l’Etat du Sénégal et l’union européenne. Ils réclament plus de clarté dans la ce cadre.
Les accords de pêche entre l’Union Européenne et le Sénégal restent toujours un débat sans épilogue. Non pas pour son existence, qui est avérée aux yeux de tous les acteurs de la pêche, mais plutôt dans la lisibilité des termes de ces accords et la transparence dans le déroulement de cette entente. Déjà sur le plan du nombre de bateaux disposant d’une licence leur permettant d’opérer dans les eaux sénégalaises, c’est le flou total. « Vous l'avez vu, le président a parlé de 162, je crois le ministre lui parle de 129. Donc, quel est le bon chiffre ? Et pourtant, il y a le chiffre : c’est quoi le bon maintenant ? », s’est interrogé Abdoulaye Ndiaye. Dans ce sens, renforce le Président du PANEPAS (Plateforme des Acteurs non-étatiques de la pêche artisanale et de l’aquaculture au Sénégal) : « c'est celui du Président de la République ? Celui du Ministre ou c'est celui du Directeur ? Finalement, tous les sénégalais restent pantois. Personne ne sait comment gérer cette affaire. » Pour lui, c’est la raison de plus qui fait qu’il faut « qu'on aille vers la transparence. Et, dans le secteur de la pêche, si on veut vraiment aller de l'avant, le Président, j'avais un conseil à lui donner, je lui demanderai de convoquer un Conseil Présidentiel sur la pêche. Présidez-le, invitez tous les acteurs, on se met autour d'une table. Je crois que les solutions vont sortir », indique Abdoulaye Ndiaye.
Dans la même lancée, Gaoussou Gueye, Président de l’APRAPAM (Association pour la Promotion et la Responsabilisation des Acteurs de la Pêche Artisanale Maritime), conduit la même réflexion. Selon lui, le Président Macky Sall « a parlé de 125 bateaux qui sont sous licence au Sénégal qui appartiennent à des sénégalais en société mixte, je suppose. Qui sont ces sénégalais ? Comment ils ont fait pour avoir ces bateaux et dans le rapport de la DPM (Direction de la Pêche Maritime) de 2019, on nous parle de 195 bateaux. Au niveau du Ministère de la pêche et de l’économie maritime, on nous parle tantôt de 12 et de 131 bateaux. Quel est le bon chiffre ? »
Selon M. Gueye, « le Sénégal prône la transparence jusqu’à pousser le Président de la République à prendre un engagement en 2016 pour son adhésion du Sénégal dans l’initiative de transparence, Fisheries Transparency Initiative (Fiti). Mais le minimum de la transparence aujourd’hui, c’est l’accès à l’information », martèle Gaoussou. Avant de préciser : « ce que nous nous demandons, c’est la publication des listes des navires qui opèrent au Sénégal en ce moment, s’ils sont en accord ou en société mixte on saura, ces bateaux sont dans quelles pêcheries ? Est-ce que c’est le restant de ces bateaux ? Ils sont dans le thon, les petits pélagiques ou les démersaux côtiers ? Mais personne ne sait. »
Et le Président de l’APRAPAM de rappeler, que les démersales côtières ont été gelées depuis 2006. « Et à mon avis, tout ce qu’on fait au Sénégal doit être en corrélation avec les politiques publiques à travers le PSE, la lettre de politique sectorielle qui ont défini trois cadres : la gestion durable de la ressource, la restauration des habitats et la valorisation des produits halieutiques et en faisant la promotion de l’Aquaculture. Mais octroyer autant de bateaux là où la recherche est quasiment absente au Sénégal parce que depuis 2015 on n’a pas fait l’évaluation de l’état de notre ressource halieutique. Donc, sur quelle base scientifique on a renouvelé l’accord avec l’Union Européenne? Quelle a été la position de nos scientifiques? De notre recherche? Même si c’est le thon, cet accord doit être évalué d’une manière scientifique, technique et même financière. A mon avis même si le thon n’appartient pas au Sénégal, j’insiste et je persiste qu’on doit développer une pêche artisanale thonière qui va être beaucoup plus rentable pour le Sénégal et publier une fois de plus la liste des navires qui va édifier tout le monde », renchérit-il. A l’en croire, ce n’est qu’en ce moment que les sénégalais sauront s’il y a 125 ou 130 ou 195 et ils sont dans quelle pêcherie. « Surtout, il ne faut pas confondre la liste des navires que nous demandons avec le registre des navires au niveau de la Commission Sous Régionale de Pêche (CSRP). Je précise que la liste des navires, ce sont les navires qui opèrent au Sénégal et le registre des navires, c’est au niveau de la commission sous régionale qui a son siège au Sénégal et qui a appartiennent à sept pays. Mais nous, ce que nous demandons, c’est la liste des navires qui opèrent dans les eaux sénégalaises soit sous accord ou sous licence. Dans ce cas, nous saurons qui est qui ? Et qui fait quoi ? »
LES USINES DE FARINE DE POISSON : « faire la promotion des usines de farine de poisson, c'est une catastrophe pour le pays », Gaoussou Gueye
Le Président de l’APRAPAM a mis le doigt sur le principal problème que posent les usines de farine de poisson au Sénégal. A l’en croire, « faire la promotion des usines de farine de poisson, c'est une catastrophe pour le pays. Non seulement pour la ressource, pour la santé des populations de là où l'usine est implantée et même au niveau de la pollution marine. ». en effet, Gaoussou Gueye estime que le problème de la farine est assez simple. Dans ce sens, le Président de l’APRAPAM se lance dans une démonstration : « pour avoir 1kg de farine de poisson, il faut avoir 5kg de poisson frais. Pour avoir 1kg de poisson d'élevage, il faut avoir 25kg de poisson frais. Hors aucune législation ne permet à une usine de farine de poisson de le faire avec du poisson frais. Et quand on a 1kg de poisson d'aquaculture, tu prends 25kg de poisson frais, une personne qui va au restaurant, qui achète ce même poisson, il le mange en moins de 20mn. »
Dès lors, il exprime son pessimisme devant le besoin annuel en poisson des populations sénégalaises qui, dans certaines régions risquent de ne pas manger de poisson durant toute l’année. Il explique : « on nous dit que chaque sénégalais doit consommer 29kg de poisson par an. Mais ce n'est pas possible à Sedhiou où on n'arrive même pas à consommer 7kg. Donc, faire la promotion des usines de farine de poisson, c'est une catastrophe pour le pays. » Pour M. Gueye, tout cela, ce sont des éléments sur lesquels il faut réfléchir. « Est-ce que les études d'impact ont été faites normalement ? Est-ce que ça a été validé par les localités et par les populations. C'est là où se situe le problème. Là également il y a un minimum de transparence », démontre-t-il. De son avis, aujourd'hui, l'ensemble des sénégalais doit comprendre que le ‘’yaboye’’ qu'on prend pour en faire de la farine est le filet de sécurité alimentaire de nos populations. « Parce qu'aujourd'hui nos populations n'arrivent plus à accéder aux Thiofs, aux dorades ainsi de suite, c'est le yaboye qui leur reste. Maintenant, s'il y a des navires qui viennent prendre ces petits pélagiques communément appelés yaboye, pour en faire de la farine de poisson alors que ce yaboye est le poisson du peuple, ça pose problème », martèle Gaoussou Gueye.
Il précise : « C'est là que nous, nous sonnons l'alerte. On n'est pas là pour défier qui que ce soit mais, on donne tout simplement l'alerte. Et l'alerte peut être compréhensible d'autant plus que nous-mêmes, notre état se décarcasse pour aller chercher des licences dans les pays limitrophes pour que nos pêcheurs puissent aller pêcher. Mais c'est parce que, bon sang, il n'y a plus de poissons dans nos eaux. Si on avait du poisson chez nous, on n'allait pas en demander ailleurs. Donc, il faut changer de paradigme, il faut changer de politique de pêche et la manière de gérer cette pêche. »
ANNULATION D’UNE DELIBERATION DE 378 HECTARES AU PROFIT D’UNE SOCIETE PAR LA COUR SUPREME : la population de Guéreo crie victoire.
Le Conseil Rural de Sindia avait, en son temps, octroyé 378 hectares de terres à la société Architecture Aménagement Durable (AAD) au grand dam des populations qui depuis lors ont mené une lutte acharnée pour recouvrer leurs terres. C’est ce mois que la cour suprême a cassé cette attribution pour restituer aux populations leurs. Ces derniers crient victoire et demandent que les autres problèmes fonciers de la zone connaissent le même sort.
C’est par la notification de l’arrêt numéro 39/2020 en références aux J/347/19, que la cour suprême, suite à son audience publique ordinaire du jeudi 26 novembre 2020, a rendu la victoire aux populations de Guéreo concernant le litige foncier qui les opposait à la société AAD du sieur Pascal Versiglioni.
Le litige en question remonte de 2012. En effet, par la délibération du 2 février 2012, approuvée le 2 octobre 2012 par le Sous-préfet de Sindia, le Conseil rural de Sindia a procédé aux affectations d’un terrain du domaine national sis à Guéreo dans le projet d'aménagement des collines de Guéreo d'une superficie de 118 ha 98 a et 49ca, pour une zone agricole, d’un terrain du d'une superficie de 140 ha au projet immobilier, d’un terrain d 'une superficie de 35 ha, à la population pour renforcer le tissu économique, d’un terrain d'une superficie de 85 ha, à la zone espace vert naturel aménagé. A cet effet, le CR de Sindia avait notifié à la société AAD la décision d'attribution d'un terrain de 378 ha du plan de lotissement des Collines de Guéreo. C’est ainsi que AAD s’est vu attribuer un terrain qui couvre une superficie globale de 378 ha 98a 49ca au détriment de la population du village. Dans ce cadre, une requête fut introduite par des habitants du village qui prétendent être attributaires dans le même périmètre du projet, de terrains à usage d'habitation et à usage agricole de plusieurs hectares, soutiennent n'avoir jamais reçu signification de leur désaffectation et qu’ils estiment avoir été mis au courant par une correspondance du Directeur des Domaines par laquelle il répondait à une demande de régularisation par voie de bail au profit de la structure AAD.
Dès lors, la cour suprême considère qu’à l'appui de leur recours, les requérants ont soulève trois moyens tirés de la violation de la loi. « Sur le premier moyen tiré de la violation de l’article 9 du décret n°72-1288 du 27 octobre 1972 relatif aux conditions d'affectation et de désaffectation des terres du Domaine national comprises dans les communautés rurales en ce qu'ils n'ont reçu aucune mise en demeure », lit-on dans le document de notification. Et sans qu'il soit besoin de statuer sur les autres moyens, la cour rappelle que selon ce texte, la désaffectation totale ou partielle des terres du domaine national comprises dans les communautés rurales peut être prononcée à tout moment, soit à la demande de l'affectataire, soit d'office si un an après une mise en demeure restée sans effet, s'il est constaté par le Président du conseil rural un mauvais entretien manifeste des terres par l'affectataire au moment des travaux saisonniers habituels, une insuffisance de la mise en valeur ou une inobservation répétée et grave des règles fixées en matière d'utilisation des terres, soit d'office si l’affectataire cesse d'exploiter personnellement ou avec l'aide de sa famille. Dans la même dynamique, la cour suprême, dans ses considérations générales indique également qu'en l’espèce, le procès-verbal de transport sur les lieux, effectué par les membres de la chambre administrative, fait ressortir que Mamadou Mourtalla Ka bénéficie depuis 2012, d'un bail sur le terrain objet de la délibération attaquée. Considérant qu'il résulte de la lettre du 27 juillet 2018 du Chef du Bureau du cadastre adressée au chef du Bureau des Domaines de Mbour que le terrain litigieux fait l'objet de plusieurs occupations en dur notamment, cinquante-sept (57) NICADS délivrés dont neuf (9) demandes de bail instruites par le Cadastre et l'assiette englobe le titre foncier n°2735fMB occupé par Mamadou Mourtalla Ka, et qu’il ne résulte pas de l’analyse des pièces du dossier que le conseil rural a mis en demeure les requérants avant de procéder a la désaffectation et à la réaffectation a la société AAD, la cour suprême « annule la délibération n°2/CRS du 2 février 2012 du conseil rural de Sindia approuvée le 2 octobre 2012· par le Sous-préfet de Sindia portant attribution de 378 ha du plan de lotissement des Collines de Guéreo à la structure dénommée Architecture et Aménagement Durable en abrégé AAD », renseigne le document.
Cette décision de la cour suprême suffit pour mettre la population de Guéreo dans une joie totale. Faisant face à la presse hier, pour exprimer leur satisfaction devant cette annulation, les populations du village ont réitéré leur foi en la justice de leur pays. « La population de Guéreo est très contente. Aujourd'hui, c'est une grande victoire pour la population. Nous avons eu gain de cause et c'est une décision historique de la cour suprême qui, aujourd'hui à restitué aux paysans de cette zone leurs terres de culture. C'est une jurisprudence et c'est très important car la justice a pleinement joué son rôle en appuyant les habitants, les pauvres paysans qui n'avaient pas de secours. Aujourd'hui nous avons confiance en notre justice », a magnifié Youssoupha Ndione, porte-parole de la population. A en croire le Président du Mouvement Guéreo Emergent, « cela devrait pousser les élus locaux à revoir leur façon de faire dans la commune de Sindia. D’ailleurs, le Président de la République son excellence Monsieur Macky Sall, a toujours mis en garde les élus locaux contre ces problèmes de foncier et nous espérons que les autres problèmes que nous avons dans la commune de Sindia se verront traités de la sorte », a réclamé par la même occasion Youssoupha Ndione. « En tout cas, la population de Guereo est contente parce que ça était vraiment une bataille pour tout le monde et nous avons eu satisfaction à ce problème. Donc, aujourd'hui, nous demandons aux autorités de revoir la réforme foncière pour éviter ces difficultés que les paysans sont en train de vivre dans leurs localités », insiste-t-il. Allant dans le même sillage, Youssoupha Ndione de lister les autres litiges foncier en suspens dans la zone et qui attendent encore des décisions similaires à celle de la cour suprême. « Je peux citer par exemple le cas de Décameron ici à Guereo. Il y a également le problème foncier qui oppose les habitants de Kignabour à Charles Hadad. Le problème de Ndombo, concernant beaucoup d'hectares qu'on a affectés à la Fondation Sonatel. Et là également, à côté du village on a une localité qui s'appelle Ngorya, ce sont des champs que les gens veulent prendre aux populations », laisse-t-il entendre. Avant de préciser : « il y a tellement de difficultés au niveau de la commune de Sindia concernant ces problèmes fonciers. Et vraiment la justice a montré une fois de plus son empreinte dans cette affaire qui opposait toute la population de Guéreo à la société AAD du sieur Pascal. Pour certains de ces problèmes, il y a déjà une procédure judiciaire pour que justice soit faite », informe M. Ndione.
EMIGRATION CLANDESTINE : l’heure de la recherche des solutions !
Le phénomène de l’émigration qui a pris des dimensions inquiétantes n’est pas dans sa phase terminale au Sénégal. Malgré tous les problèmes notés dans ce drame, beaucoup de jeunes sont restés campés dans leur volonté de prendre le large pour trouver un lendemain meilleur dans l’eldorado catalan au risque même de leur vie. Si pour certains la cause principale de ce départ périlleux est un désespoir sur le plan de leur survie, d’autres sont en train de proposer des solutions pour permettre aux jeunes rester chez eux et d’y gagner leur vie.
EMIGRATION CLANDESTINE : Mamadou Diop Decroix dénonce l’absence d’une politique de la mer.
Le phénomène de l’émigration clandestine semble révéler beaucoup de réalités politiques dans la gestion du pays. A en croire certains responsables politiques, la cause ne saurait être déniché que dans l’absence d’une politique claire dans certains domaines comme celle de la pêche. C’est l’opinion de Mamadou Diop Decroix qui l’a exprimée ce week-end à Mbour alors qu’il était de passage chez les familles qui ont perdu des enfants dans ce phénomène.
Plus de 400 jeunes sénégalais ont perdu la vie dans l’océan atlantique pendant qu’ils tentaient de rallier l’Espagne afin d’y trouver un avenir plus certain. Un vague de consternation s’en est suivi dans la petite côte qui n’a pas encore fini de compter ses morts. De la Somone à Joal Fadhiout en passant par Ngaparou, Saly, Mbour, Nianing ou encore Pointe Sarène, la population s’est vidée de ses jeunes qui sont prêts à braver la mer afin de retrouver leur rêve dans l’Eldorado. Pour certains esprits, ce départ est dû à un manque de travail alors d’autres plus audacieux parlent de manque d’employabilité. Cependant, selon Mamadou Diop Decroix, le mal est à chercher ailleurs. « Certes, il y a un ministre de la pêche et de l’économie maritime, mais il n’y a pas une politique de la mer et sans cela vous ne pouvez pas voir la problématique de la modernisation des embarcations et de notre pêche pour que les pêcheurs ne puissent continuer à pêcher comme le faisaient les pécheurs des années 1800 – 1900 », a indiqué le leader de And Jëf. Pour lui, « il faut un nouveau code de la pêche qui permette de protéger la ressource. Il faut redéfinir les accords de pêche avec l’Union Européenne et réorganiser le secteur de la pêche car il y a des conflits entre les acteurs de la pêche ».
Dans le même sillage, Decroix estime que les problèmes du secteur de l’agriculture font également partie des raisons qui poussent les jeunes à s’adonner à l’émigration clandestine. Dans ce sens, il fustige le manque de politique agricole surtout envers les jeunes qui viennent des zones rurales continentales et qui faisaient de l’agriculture, l’élevage. « Là aussi, nous avons une agriculture qui ne marche pas. En 2012, le poids de l’agriculture dans le Pib était de 15% largement insuffisant là où le Burkina était à l’époque 27% voire 30% et l’Ethiopie était à 47% », montre-t-il. Il poursuit : « Aujourd’hui nous sommes à 9 ou 10%. Nous avons même reculé, alors dans ces conditions, la terre ne nourrissant plus son homme, les jeunes quittent les zones rurales, ils viennent en ville et là ils ne peuvent plus supporter la vie et la suite vous le savez ils prennent les pirogues pour aller en Espagne. Donc, c’est cette absence de vision politique qui permet de décliner des mesures adéquates, c’est ça qui est à la base de cette immigration », démontre Mamadou Diop.
Cette situation inquiète davantage Mamadou Diop Decroix d’autant plus qu’il trouve incompréhensible « le mutisme du Président de la République » devant ce qu’il qualifie de tragédie. De son point de vue, le silence du gouvernement et surtout celui du président Macky Sall est troublante. « Je ne sais pas qui a conseillé au pouvoir de marginaliser ce phénomène, de ne pas en parler ou de le banaliser à la limite pensant que cela va passer, que les gens vont oublier. Ce n’est pas ça ! Le président de la république doit s’adresser au peuple sénégalais pour leur dire ce qu’ils comptent faire. Je suis pessimiste parce que les politiques qui ont conduit à cette situation, je ne les vois pas en train d’abandonner ces politiques-là. Donc, on ne peut pas s’attendre à des solutions avec les politiques en cours » assure-t-il. De ce fait, il pense que « si nous voulons régler de manière structurelle ce problème, nous devons dire aux parents ce que ces jeunes vont chercher là-bas, ils peuvent trouver infiniment mieux ici. Ils veulent juste partir parce que là-bas ils se sont organisés et ont fait face aux problèmes qu’ils ont pu résoudre jusqu’à un certains points et c’est ça qui fait que les jeunes vont là-bas. Donc, si nous nous organisons ici, les jeunes vont rester. Actuellement, le vide est tellement béant que l’espérance s’est évanouie. C’est la raison pour laquelle, ils s’en vont, les jeunes n’ont plus d’oreille pour écouter les discours », martèle Mamadou Diop qui estime que l’argent de la Der et de l’Anpej devait être mis à la disposition de la jeunesse et non des politiciens. « Avec l’argent que ces jeunes payent pour se rendre en Espagne, si l’Etat les appuient, des projets structurants peuvent voir le jour. Mais, il faut mettre des leviers pour que l’argent ne soit pas détournés ou volés. Ces projets peuvent freiner l’immigration clandestine », soutient Decroix.
EMIGRATION CLANDESTINE : Les jeunes de la petite côte créent une plateforme de soutien psychologique des rescapés.
Pendant que les familles sont en train de faire le deuil pour leurs enfants morts en mer, les jeunes des principales communes de la petite côte se sont regroupés pour créer une nouvelle plateforme ’’ Stop Emigration Clandestine ’’, dont l’objectif est d’apporter un soutien moral et psychologique aux rescapés de la tragédie de l’émigration clandestine, mais également de déclencher un processus de recherche des autres victimes et perdus de vue.
’’ Stop Emigration Clandestine ’’ est une nouvelle plateforme de soutien aux familles éplorées dans le cadre du phénomène de l’émigration clandestine. Elle réunit des jeunes du département de Mbour qui ont lancée des avis de recherche en vue de retrouver toutes les victimes de ce drame. Selon le Coordonnateur Adama Diallo, plusieurs actions ont été déjà réalisées dans ce sens. « Nous avons rencontré la Directrice de l'hôpital de Grand Mbour, pour trouver des solutions afin d'assister les rescapés. On a subi une formation puis on est descendu sur le terrain pour faire des enquêtes auprès des rescapés afin de savoir leurs besoins psychologiques et sociaux. On a eu une satisfaction surtout avec les rescapés qui ont accepté de coopérer », a-t-il laissé entendre lors d’une rencontre des membres de la plateforme à Niannig. A cette occasion, il a révélé que pour ce village plus d’une dizaine de jeunes ont perdu la vie dans ce drame. Mais, précise Diallo, « mais il faut comprendre qu'il y a des gens qui ont embarqué à partir de Nianing et qui ne sont pas du village ». Avant de poursuivre : « Maintenant, nous sommes à la recherche de plusieurs personnes. On a reçu des appels de parents qui ont perdu de vue leurs enfants et qui ne savent pas dans quelle situation ils sont. Nous avons donc lancé des messages, publié des photos, mis des numéros pour avoir des informations sur ces jeunes dont on ignore jusqu'à présent la situation ». Grâce à ce procédé, le Coordonnateur Adama Diallo informe : « Nous avons réussi à retrouver une personne, malheureusement qui a perdu la vie en cours de route. Nous avons également trouvé une autre qui était en Mauritanie et qui habite dans la zone. D'autres recherches sont en cours. Mais comme nous n'avons pas encore d'informations nettes et précises, on ne peut pas en dire plus ». Pour lui, ce qui pousse les jeunes à aller prendre les pirogues pour aller vers les pays européens, c'est surtout 2 secteurs qui sont gelés ici à Nianing. « C'est le secteur touristique et la pêche. Parce qu’ici on avait des hôtels, mais presque tous les hôtels ont fermé. Les bailleurs sont partis et il n'y a plus de bailleurs pour exploiter ces hôtels. Donc, on demande à l'État de trouver des bailleurs qui pourraient reprendre l'exploitation de ces hôtels pour que ces jeunes puissent trouver encore de l'emploi et rester au pays pour réussir ici », préconise-t-il.
Dans la foulée, il lance un appel aux jeunes candidats à ce périple : « aux jeunes qui veulent migrer vers l'Europe ou ailleurs, on leur dit qu'il y a des possibilités de migrer, mais dans une voie normale et légale sans pour autant risquer leur vie. Ils y des solutions d'aller vers ces pays parce qu'il y a certaines personnes dont la réussite peut être ailleurs. Donc, ce qu'ils peuvent faire, c'est de passer par une voie normale et légale et ne pas tenter leur vie », martèle-t-il. Dans ce sens, « nous demandons à toutes les ambassades, et à l'État de faciliter cette tâche aux jeunes qui veulent dans les autres pays pour y gagner leur vie », suggère-t-il.
EMIGRATION CLANDESTINE : Innocence Ntab Ndiaye propose la solution de la concertation.
A la problématique de l’émigration clandestine, beaucoup de personnes sont en train de préconiser des solutions pour venir à bout de ce phénomène. Le Haut Conseil du Dialogue Social n’est pas en reste dans ce sens. Selon la Présidente de l’Institution, il faut plus qu’un dialogue, mais une concertation nationale autour de la problématique.
L’ampleur qu’a prise le phénomène de l’émigration clandestine continue de faire parler. Beaucoup de personnes ont commencé à proposer des solutions pour venir à bout de ce phénomène. Pour Innoncence Ntab Ndiaye, la solution n’est plus qu’une médiation mais, c’est d’abord une concertation au niveau national. Elle estime que la question du chômage ne doit pas être aussitôt la réponse de l’émigration. Pour elle, il faut réfléchir sur certaines questions cruciales qui permettront d’entrer dans la profondeur du sujet. « Il y a des questions sociétales qui dépassent véritablement la question du chômage. Maintenant, le dialogue, il faut l’organiser aussi. Si nous prenons en charge cette question, nous devrons faire appel certainement à des organisations de jeunes. Et le haut conseil du dialogue social également est ainsi organisé. Nous avons un cadre, mais nous pouvons faire appel à une expertise extérieure. Ça peut être des jeunes venus de zones de départ différentes. Nous sommes à Mbour, et ils vont nous dire ce qu’ils sont allés chercher, les raisons qui les motivent. Nous allons certainement auditionner les parents également pour comprendre un peu le phénomène le Sénégal », indique-t-elle.
Dans cette lancée, Mme Ndiaye, pense qu’il y a beaucoup d’appréhensions sociales qu’il faut supprimer, « une approche qu’il faut supprimer dans la société. Et ça requiert un travail de dialogue, un travail de concertation, de discussion parce qu’il faut que les jeunes disent ce qu’ils veulent. Parce que le gouvernement sa mission n’est pas de donner du travail mais de créer un cadre qui puisse permettre la productivité qui puisse faire en sorte que les employeurs, les organisations d’employeurs qui sont membres du haut conseil, puissent donner du travail, mais est-ce que ce cadre existe ? Un cadre incitatif qui puisse permettre d’avoir du travail ? », s’inquiète-t-elle. Dans le même cadre, elle montre également le rôle des religieux. « Les religieux aussi sont concernés. Donc, c’est une véritable concertation nationale qu’il faut avoir sur la question. Aussi, au niveau international revisiter les accords avec les pays, voir ce que ses pays offrent aussi. Si ça ne vaut pas le coup, ce n’est pas la peine de partir », précise-t-elle. Avant de révéler : « j’ai été saisi par les iles Canaries. Il y a eu beaucoup de départs pour les iles Canaries et un ONG qui est dans les iles Canaries m’a demandé si on ne pouvait pas faire quelque chose sur l’émigration. Vraiment, ma porte est ouverte toutes les questions qui peuvent aboutir à la stabilité sociale nous intéresse et nous interpelle », assure Innocence Ntab Ndiaye.
EMIGRATION CLANDESTINE : la DER (Délégation à l’Entreprenariat Rapide) va injecter 100 milliards pour l’emploi des jeunes.
Dans le but de créer un cadre qui puisse permettre aux jeunes de trouver du travail ou de créer leur propre travail, l’état du Sénégal a mis sur pied des mécanismes qui font la promotion de l'emploi, l'employabilité et l'entrepreneuriat des jeunes, dont la DER. Selon le Directeur Général de cette institution, la Der a déjà injecté soixante milliards de francs au cours de ses deux dernières années et le département de Mbour a bénéficié d’un milliards. Il annonce une autre enveloppe plus conséquente pour participer à stopper le phénomène de l’émigration clandestine.
« Le président de la république nous a demandé d'apporter une mesure urgente. D'ailleurs, c'est ce qu'on fait ; depuis dix jours les équipes sont sur le terrain. Que ça soit ici à Mbour, à Saint Louis ou dans le sud, pour essayer d'identifier le nombre de jeunes partis, le nombre de rescapés et le nombre de personnes potentiellement candidats au départ », a informé Papa Amadou Sarr. Selon le Directeur Général de la DER, l'idée de ces visites est de discuter avec les jeunes, d’essayer de les dissuader, de leur faire comprendre que l'espoir est de rester travailler ici dans leur pays. A l’en croire, « il était mis en place des dispositifs qui permettront de les accompagner. Et aujourd'hui, à la demande du Chef de l'état, nous avons structuré 100 milliards de francs pour accompagner les jeunes et les femmes sur l'ensemble du territoire sénégalais », renseigne-t-il. Il précise : « ce n'est pas dédié exclusivement aux migrants, mais ils ont tous le moyens d'y accéder à condition de répondre aux critères qui sont très simples : d'être sénégalais, être âgé de 18 ans - 40 ans pour les hommes et pour les femmes il n'y a pas de limite d'âge », informe M. Sarr qui ajoute, « donc on les accompagne et les forme en partenariat avec le ministère de la formation professionnelle et de l'emploi, le ministère de la jeunesse mais aussi les autres ministères sectoriels, car au-delà des 100 milliards dont nous disposons, il y a le ministre de l’agriculture qui a un programme sur le domaine de l'agriculture, de de l'élevage, la pêche etc. ». Pour le DG, « l'état n'est pas outillé pour créer de l'emploi pour toute la jeunesse nous avons deux mille qui rentrent dans le marché de l'emploi parrainé et aujourd'hui l'auto emploi a le beau jour devant lui ,la créativité et l'entrepreneuriat et nous sommes là pour impulser cette souffle ». Mamadou Sarr indique dans le même cadre que son institution reçoit annuellement beaucoup de demandes des jeunes qui veulent se lancer dans l’auto-emploi. De ce fait, il invite les candidats à formuler des projets et à les déposer pour bénéficier de ces faveurs de l’Etat. « Je pense que nous avons eu cinq cent mille demandes en deux ans. Les jeunes savent où nous sommes, nous avons notre site web, nous avons l'un des sites les plus visités dans ce pays comme vous voyez tous, les jours certains jeunes nous critiquent parce qu’ils n'ont pas touché le financement, ça veut que nous ne pouvons pas servir tout le monde », précise M. Sarr.
Selon, Néné Fatoumata Tall, la solution s'est de rester au pays car tous les pays qui se sont développés, se sont développés avec la jeunesse. Donc, le Sénégal compte sur cette force vive pour se développer. « Quand on parle de l'émergence à l'horizon 2035, on ne peut compter que sur eux. C’est la raison pour laquelle nous prenons très au sérieux ce phénomène de l'émigration irrégulière pour faire rester les jeunes au pays. Mais, on ne peut pas dire qu'on va les retenir avec les mains vides. la DER est plutôt là pour financer, la formation professionnelle et nous également dans le cadre de l'insertion professionnelle, l'employabilité. On est là donc, tous les mécanismes de l'état sont réunis pour accompagner les jeunes de la petite côte », assure le Ministre de la jeunesse. Selon elle, beaucoup de raisons sont liés à cet émigration irrégulière : il y a la covid-19, la conjoncture mondiale mais également un rêve qu'on leur a vendu qui en réalité n'existe pas.
DAME DIOP, Ministre de la Formation Professionnelle de l’Emploi et de l’Economie Numérique : il faut préparer les jeunes à s’adapter et à se reconvertir.
Pour le Ministre Dame Diop, il faut d’abord procéder par une formation des jeunes avant de pouvoir leur octroyer des financements. « Il faudrait que les gens aient la culture de la reconversion en fonction des opportunités économiques. C'est vrai que dans la pêche il y a la rareté des ressources, mais les causes sont multiples. Les acteurs l'ont dit mais, ce n'est pas seulement spécifique à la pêche. Je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de nouveaux métiers qui naissent et qui vont naître. Il faudra préparer la jeunesse à ces métiers-là. L'employabilité dont on parle, c'est une question de préparer les jeunes à s'adapter, avoir un métier et à se reconvertir au besoin pour conserver leur travail », martèle-t-il. Il estime que le système éducatif fondé sur l'enseignement général a montré ses limites aujourd'hui par rapport aux nouvelles perspectives économiques du pays. « Nous avons besoin d'ouvriers qualifiés, de techniciens supérieurs et d'ingénieurs, donc, des gens qui ont la formation professionnelle. C'est pour cela que le président de la république a décidé au-delà des centres qu'il a construits depuis qu'il est arrivé au pouvoir, de construire 45 nouveaux autres centres de formation dans les domaines aussi divers que variés tels que l'agriculture au sens large », a révélé Dame Diop. Pour lui, le préalable à la réussite, c’est d’être formé et avoir un accompagnement financier. Dans cette dynamique, il promet, « nous sommes prêts, une fois que les projets sont stabilisés avec la DER et le ministère de la jeunesse, et c'est une question de jours et que la formation devrait forcément précéder le financement. Car, il ne s'agit pas de financer pour financer. En amont, il faut préparer les jeunes parce que l'une des causes de départ, c'est la question de l'emploi, il ne faut pas se voiler la face. Mais, ce n'est pas la seule raison. Nous avons pensé qu'aujourd'hui pour régler le problème de l'emploi, c'est non seulement l'entrepreneuriat mais également l'auto-emploi. Nous devons donc préparer notre jeunesse, les formés professionnellement pour qu'ils puissent avoir un métier et ensuite les encadrer pour qu'ils puissent entreprendre, enfin de financer avec la Der pour qu'ils puissent développer leurs activités. Et après, on assurera le suivi », indique le Ministre.
MBOUR – EDUCATION : Les mille et une questions d’une reprise des cours le 02 juin.
IDY NIANG :
La reprise des enseignement-apprentissages est prévue officiellement le 02 juin prochain. Depuis la prise de cette décision, sa faisabilité a alimenté beaucoup de débats dans le pays. A Mbour, les acteurs de l’éducation se sont retrouvés pour trouver les voies et moyens pour faire de cette mesure une réalité. Mille et une questions ont été soulé devant le Préfet Mor Talla Tine ce vendredi.
Le Ministère de l’Éducation a déjà mis en marche la machine pour la reprise effective des enseignements-apprentissages dans les écoles publiques et privées du Sénégal pour les classes d’examen. Au niveau déconcentré, tous les acteurs sont à pied d’œuvre pour réaliser ce vœu pieux de la tutelle. Toutefois, dans la faisabilité, certains points sont encore des équations dans la tête des certains. Lors d’un CDD organisé par le Préfet du Département ce vendredi, chefs d’établissements, parents d’élèves, syndicats d’enseignement, force de défense et de sécurité, services de la santé, chefs religieux et autorités administratives ont réfléchi sur les moyens à mettre en œuvre en vue de reprendre les classe le 02 juin prochain.
La sécurité publique et sanitaire.
Lors, de cette réunion, beaucoup d’inquiétudes ont été soulevées afin d’en trouver des solutions avant la date prévue. Sur le plan de la sécurité, les forces de l’ordre et de sécurité ont d’emblée exprimé leur incapacité technique à assurer la sécurité des établissement scolaire de façon permanente vu leur surcharges de servitudes avec le couvre-feu, la gestion des frontières administratives pour stopper la transmission communautaire, et les autres servitudes classiques. Toutefois, ils promettent d’être aux aguets et d’intervenir à chaque fois que sollicités pour des opérations sporadiques.
Concernant l’hygiène des écoles, le Service compétent a assuré avoir reçu des instructions pour la désinfection des lieux avant le 25 mai. Dans ce cadre, le Préfet Mor Talla Tine a demandé aux collectivités territoriales « de démarrer les opérations de désinfection parce qu'il y va de la santé de nos enfants », martèle-t-il. Il a, à cet effet, invité les sous-préfets à travailler avec les maires dans ce cadre. « Si les collectivités territoriales veulent vraiment aider l'état, c'est le moment ou jamais. En tout cas un monitoring sera fait pour tout soit en ordre avant la date prévue », a fait savoir le Préfet. Dans le même sillage, le Maire de Joal-Fadiouth, Boucar Diouf a estimé que le Franco-arabe est oublié dans tout ce qui est dit. Pour lui, « un maire serait mal à l'aise de désinfecter une école publique et de laisser une privée. Donc, nous prendrons toutes les dispositions nécessaires en rapport avec les compétences techniques de notre commune », promet il.
La peur des parents d’élèves !
Les parents d’élèves ont été bien représentés lors de cette rencontre. Le Président de la Fédération des Parents d’élèves du département a exprimé leurs inquiétudes face à cette décision de pousser les enfants à reprendre le chemin de l’école. Mouhamed Keyta d’indiquer : « Nous avons peur. On ne sait plus quoi faire, on ne sait plus quoi dire. On a attend la réponse de vous ». Selon lui, les parents d’élèves sont des citoyens respectueux des décisions de leur État mais ils sont tout de même soucieux de la sécurité et de la santé de leurs enfants. « Nous allons respecter la décision du Président de la République mais il faut que les mesures prises en ce sens ». pour ce qui concerne la désinfection des établissements, il remarque que le temps imparti à cette mission est compté vu le nombre d’établissements scolaires que compte le Département particulièrement dans les grandes écoles. « Au niveau des grandes écoles, faire le désinfection en 10 jours serait plus ou moins difficile », fait il comprendre.
La question de l’alimentation des élèves dans l’école.
Pour cette reprise du 02 juin, il est formellement interdit de vendre de la nourriture dans a cour des écoles ainsi qu’aux abords immédiats. une mesure qui ajoute un peu de poiles sur la peau de la bête. Pendant que les cours seront programmés de 09 à 16h, cette mesure inquiète davantage les acteurs de l’éducation, surtout les chefs d’établissement qui sont chargés de la sécurité intérieure de leurs établissements. Toutefois, le service de l’hygiène a promis de faire des patrouilles régulières dans le sens d’interdire la vente des denrées alimentaires dans les établissements.
Les mises en garde du District sanitaire
Le Docteur Fall venu au nom du District sanitaire a rappelé aux participant la gravité de l’heure. « Si vous ne prenez pas les mesures de sécurité correctement vous allez vous infecter et infecter vos familles et vos proches ». Selon le Docteur, « port de masque, lavage de mains, distance sociale sont seuls les moyens d'éviter cette maladie à ce jour ». dans ce cadre, le Proviseur du lycée Demba Diop a interpelé les autorités compétentes sur la spécificité de son établissement. A en croire Yankhoba Niassy, « il ne se passe pas une journée sans que plusieurs élèves ne pique une crise au lycée. D’habitude, ce sont ces camarades qui le portaient pour l’amener à l’infirmerie. Mais dans ce contexte de Covid 19, personnes n’osera apporter son assistance dans ces cas de figure puisque chacun de nous est porteur potentiel virus », remarque-t-il.
La position de Mamadou Lamine Sakho, IEF (Inspecteur de l’Education et de la Formation) de Mbour 1 :
« La décision est déjà prise et on doit faire en sorte qu’on réussisse la reprise le 2 juin et que les enseignements/apprentissages puissent redémarrer. Sur les conditions sur le plan sanitaire, pédagogique que nous avons élaboré pour chaque établissement, pour chaque IEF mais également pour chaque établissement pour voir comment faire en sorte que ces enseignements/apprentissages puissent reprendre. Donc, il ne s’agit pas de décider, il s’agit de voir comment pratiquer, comment régler en amont les problèmes pour être opérationnels le 2 juin.
Pour les examens, ...
On avait déjà fait les deux tiers du programme au mois de mars. Il nous restait alors six à huit semaines à valider pour boucler le programme. Maintenant, le temps imparti permettra de résorber le gap. Si on redémarre le 2 juin jusqu’en fin juillet, on pourra faire l’entrée en sixième, le CFEE et à partir du mois d’août, faire le baccalauréat et le BFEM. Donc les dates sont bonnes ; cela a été bien maitrisé.
Il n’y a pas de risques zéro mais on fera en sorte de les minimiser ; faire en sorte que les élèves, les enseignants et le personnel administratif soient dans des conditions de sécurité sur le plan sanitaire. Et que sur le plan pédagogique, que les gens puissent faire de sorte que les apprentissages puissent être effectifs ».
Le coup de gueule des syndicalistes
« L'heure est grave, notre pays est en danger. Vous devez pouvoir lire le malaise des acteurs. Personne n'est content. Et j’ai honte de ma nation ! » C'est la première remarque faite par Djockel Faye SG Départemental du CUSEMS, dans sa prise de parole à la réunion consacrée à la préparation de la reprise des enseignants/ apprentissage, convoquée par le Préfet du département de Mbour ce vendredi 15 Mai 2020, qui se déroule présentement. Le Coordonnateur du G7 met les autorités devant leur irresponsabilité pour ne pas dire leur responsabilité. « Vous avez dit ne pas vouloir prendre le micro pour ne pas être infecté. Le Président de la République fait ses conseils de ministre par visioconférence, les IA même ne peuvent pas tenir leurs réunions », leur lance t-il. Avant de poursuivre : « moment où les cours s'arrêtaient, on était à 20 cas positifs au Sénégal. Or, aujourd'hui nous en sommes à plus de 2000 ». Ce qui lui fait constater un forcing et une mise en danger de l'école par cette décision des autorités. « Le danger est qu'au moment où nous serons dans nos classes vous serez dans vos bureaux », se lamente le syndicaliste. Les effectifs pléthoriques dans les classes, inquiètent les enseignants. « Est-ce que vous n'êtes pas dans les dispositions de rouvrir les classes que pour nous jetez en pâture. Si c'est le cas, endossez toutes les responsabilités », martèle-t-il.
DOSSIER Le contentieux foncier au Sénégal. La terre, est-elle l’œuf à casser pour faire l’omelette du développement ?
Le développement est le défi du pays et celui de toutes les collectivités territoriales qui sont dépositaires des neuf compétences transférées par l’acte 3 de la décentralisation, dont la gestion du foncier. A ce titre, chaque collectivité locale élabore son plan de développement. L’assiette foncière constitue l’épine dorsale de la totalité de ces projets de développement tournant entre installations d’unités industrielles, construction d’infrastructures, aménagement de routes et assainissement, entre autres. Cela semble être la pomme de discorde entre les gouvernants et les gouvernés qui sont tous interpelés par la question.
Le Sénégal dispose de 3,8 millions d’hectares de terres cultivables , une quantité de ressources en eau de surface et souterraine, une population jeune, la disponibilité du soleil, le marché en potentiel croissance et l’orientation libérale des différents régimes politiques qui se sont succédés au pouvoir depuis l’an 2000 et qui ont mis l’accent sur la promotion de l’investissement privé dans le secteur agricole à travers différents plans, programmes et politiques. Cette situation rend le Sénégal attractif en matière d’investissements liés au foncier. La terre est devenue un enjeu de taille aussi bien pour les populations que pour les collectivités locales qui compte sur leur assiette foncière pour développer leur politique. Dès lors, la gestion de la terre et de ses ressources est devenue une problématique de notre époque. Dans plusieurs localités du pays, les populations et leurs collectivités locales se crêpent le chignon depuis plusieurs années déjà. Ces luttes sont enclenchées par des groupes plus ou moins organisés dans certaines communes du Sénégal. Des collectifs se mettent en place dans dans les localités concernées, sous l’impulsion des jeunes ou de eux ou celles qui sont installés à l’étranger ou dans la capitale, ou encore des mouvements citoyens bien structurés pour défendre le patrimoine foncier. Ces combats sont quelques fois soldés par des victoires de la population sur les gouvernants, parfois le contraire se produit. La récente condamnation du Maire de Mbour pour un projet de construction de cantines dans l’ancien jardin public de la ville en est une illustration retentissante. Fallou Sylla qui a été trainé au tribunal par un mouvement de jeunes a été condamné à 2 ans de prison dont 3 mois ferme avec une amende de 2.000.000f CFA. Un peu plus tôt, en avril 2019, le Sénégal a assisté à une série de décisions de la cour suprême. L’instance à dans cette lancée rétablit les droits des populations qui avaient saisi la justice dans le cadre de leur lutte. Ainsi, le 11 avril, la cour suprême a annulé le contrat de bail de 40 ans entre le gouvernement et AfriPartners Sénégal, portant sur 10.000 hectares de terres agricoles attribués en mars 2017. Le 14 avril, l’instance juridique casse la délibération du conseil municipal de Dya, portant 845 hectares qui avaient été attribués le 09 novembre 2017 à la Société Salins du Sine Saloum. Ensuite, le 19 avril dernier, sur la lignée des jugements de Dodel et de Kaolack, la Cour Suprême donne raison aux populations et casse la délibération du conseil municipal de Sandiara, portant sur 49 hectares affectés pour servir de servir de zone industrielle le 11 octobre 2014.
SANDIARA –
Spoliation foncière ou projet de développement ?
Toute la vérité sur le projet de la zone HLM
Depuis son arrivée à la tête de la commune de Sandiara, le Maire Serigne Gueye Diop a mkis en branle son plan 1-10-10 adossé au Plan Sandiara Emergent. Certains projets commencent à sortir de terre mais d’autres tardent à se réaliser 5ans après. C’est celui notamment de la zone HLM prévue sur 30 hectares qu’occupaient Caritas alors. Si certains conseillers municipaux parlent de spoliation foncière, le Maire fait savoir qu’ils ont une position purement politique.
La zone HLM prévue dans le cadre du programme du Maire n’a toujours pas commencé ses constructions. Pour cause, une plainte déposée à la cour suprême par les éléments du Collectif pour la Défense des Intérêts de Sandiara. « En 2014, lorsque le nouveau Maire Serigne Gueye Diop est arrivé au pouvoir, il a dit qu’il voulait installer sur les terres des HLM, alors il les a désaffectées pour les octroyer aux hlm et pour d’autres projets qu’il avait également. Il n’a pas informé les gens quand il le faisait. Il a juste utilisé sa majorité au conseil municipal pour désaffecter les terres à l’insu des cultivateurs », a indiqué Nahla Tine, Membre du collectif qui précise que c’est un litige qui porte sur 50 hectares. Ainsi, le Conseiller municipal fait savoir, « Nous avons ainsi commencé à combattre le Maire en le vilipendant à travers un point de presse pour que tout le pays soit au courant de ce qui se passait à Sandiara et qui n’était pas dans l’ordre normal des choses. On a commencé à revoir les procédures qui permettent d’affecter ou de désaffecter des terres. Nous avons ainsi attaqué la procédure au niveau de la cour suprême avec notre avocat et un huissier qui a constaté la forfaiture du maire et nous avons eu gain de cause », a martelé M. Tine.
Dans cette lancée, il confie que devant cette victoire, le maire n’a pas baissé les bras. « Il a poursuivi les vieux qui avaient donné les terres du temps de Caritas pour faux et usage de faux » renseigne-t-il. Avant de déplorer : « Ce sont nos aïeuls qui géraient le conseil rural comme le vieux HamatNdiaye, qui ont l’âge de 90 ans. La gendarmerie est allée faire ses enquêtes auprès de ces vieux, ce qui n’est beau. Parce si ces vieux n’étaient pas compétents ils n’allaient pas construire l’école où ce maire-là a eu son diplôme ». Pour Nahla Tine, Serigne Gueye Diopperturbe le sommeil des cultivateurs de Sandiara qui sont obligés de vendre leurs terres avant que le Maire ne les retire de leur propriété. « C’est comme ça que le Maire a créé une psychose dans la tête des cultivateurs de Sandiara. Ces derniers sont en train de brader leurs terres le long de la route nationale numéro 1 pour ne pas attendre que le Maire le prenne de leur main. Maintenant, ceux qui vendent leurs terres sont en train de causer un tort à leurs familles respectives dans la mesure où la population grandit alors que la terre ne s’agrandit jamais », fait-il savoir.
Il y a aussi d’autres projets pour lesquels le Collectif a combattu le Maire. « Il y a une firme américaine appelé Zalar installée ici et à laquelle le maire a octroyé 200 hectares. Pour cela, la firme a signé un protocole d’accord avec les paysans : chaque année, il remet 18,5 millions aux paysans, et 18,5 à la Mairie », informe Nahla. Il ajoute : « Alors, à notre grande surprise, nous avons découvert que le Maire en complicité avec la firme, avait introduit un dossier aux impôts et domaines pour un bail. Cela aussi, nous l’avons combattu et ils ont dû reculer ».
Dans ce cadre, Tine explique, « la superficie totale de la commune de Sandiara est de 19.850 hectares. Notre maire a dit qu’il a besoin de 10.000 hectares pour ses projets. Cela nous fait peur surtout qu’à chaque réunion du conseil municipal, il y a une délibération sur le foncier. Donc, notre maire est un mangeur de terre ». Pour lui, « Construire des hlm n’est pas un projet d’utilité public à l’instar d’une école, d’hôpital ou d’une maternité. On ne peut donc pas retirer des terres la population pour les donner à une entreprise commerciale »... Et Pape Faye d’emboucher la même trompette. Pour ce deuxième conseiller municipal, «Tout cela est un problème d’injustice. Il est inadmissible que la cour suprême nous donne gains de cause contre le maire et ne puisse pas exploiter nos terres jusqu’à présent. C’est de l’injustice : tant qu’il n’a pas été produit un autre document qui infirme la décision de la cour suprême, c’est nous qui avons le droit d’exploiter ces terres. Mais tel n’est pas le cas », a-t-il déploré.
Il montre dans ce sens, que cette affaire n’a pas été facile gérer. « Moi qui vous parle, j’ai été agressé nuitamment par le cousin du maire à cause de mes positions dans le conseil municipal. Aujourd’hui, c’est maraichers qui sont concernés par ce problème ont fait la prison à cause de cette histoire. Pour dire que cela n’a pas été facile », a remarqué Pape Faye.
Pour sa part, le camp du Maire parle d’une affaire purement politique. Ndiol Gaye Sène, estime quant à lui que ce sont des affabulations et il est regrettable que ces sieurs tiennent ce même discours depuis plus de 5 ans. A l’en croire, « Ce sont des affabulations et il est regrettable que ces sieurs tiennent ce même discours depuis plus de 5 ans ». Pour le Directeur de Cabinet, « Nakhla et son acolyte n'ont aucune crédibilité et ont été rejetés totalement par la population qui a plébiscité le maire Dr SerigneDiop et l'ensemble de ces projets contenus dans le Plan Sandiara Emergent », confie-t-il.
Joint au téléphone, le Maire Serigne Gueye Diop a brandit l’argument de la politique déguisée. « C’est purement politique. En réalité ils ne sont pas intéressés par le travail, mais tout ce qu’ils veulent c’est retarder les projets du maire. Il explique que « Ce sont les gens du d’un autre parti qui se sont toujours opposés à nous sur ces terres-là. Ils se sont opposés à tous les projets de la mairie. Que ce soit la zone industriel, le lycée technique, la zone hlm et autres. A l’époque, leur stratégie était « qu’il ne fasse rien ». Le Maire de poursuivre, « Ce sont les gens d’un autre parti qui se sont toujours opposés à nous sur ces terres-là. Ils se sont opposés à tous les projets de la mairie. Que ce soit la zone industriel, le lycée technique, la zone hlm et autres. A l’époque, leur stratégie était « qu’il ne fasse rien », constate le Ministre Conseiller du Président. Il rappelle que la délibération a été faite dès son arrivée à la tête de la commune. Par la suite, au moment de poser les bornes de la future cité HLM, « Ils sont allés sur place quand on faisait les bornages, tous armés et ont détruit les bornes. Ils ont agressé les gens de la mairie, ont détruit les bornes des hlm et ceux de la zone industrielle. On a eu 30 hectares de zone hlm et 50 hectares de zone industrielle. Nous avions porté plainte puisqu’ils ont voulu tué les gens et ils ont été coffrés pour une semaine », confie le Maire. Il explique également que ce sont ces mêmes personnes qui n’ont pas abandonné et ce sont des politiciens. A l’en croire, « Ils sont allés au niveau de la cour suprême avec des faux papiers. Ils ont déclaré qu’on les a désaffectés sans le leur notifier ». Dans la même lignée, Serigne Gueye Diop révèle, « Sauf que quand on a vérifié le titre d’affectation qu’ils avaient, c’était un faux titre. Il n’était pas dans le registre. Après nous avons porté plainte contre X. Ils sont entrés dans une procédure de lutte contre la mairie et les avons suivi sur ce terrain. Ils ont été interpelés par la cour suprême, par le procureur et on a vu que c’était du faux ». Ainsi, pour lui, « ce qu’il fallait, faire pour régler le problème, c’était de désaffecter une nouvelle fois et de la en notifier. C’est très simple. On a donné la notification à leur avocat ».
Continuant sur le même ton, le Maire de Sandiara précise, « Moi je leur ai dit, au lieu de continuer à nous combattre à gauche et à droite, laissez le côté politique de l’histoire, et la mairie vous donne 10 hectares sur les 30 qui faisaient l’objet de la délibération ». Mais à son grand étonnement, « Ils ont fait des parcelles qu’ils ont vendues par la suite. C’est où sont les camions à l’entrée de Sandiara. Il n’y en a pas un qui n’a pas de parcelle là-bas. Quand le prix des parcelles à Sandiara est passé de 300.000 à 3.000.000 ils ont tout vendu. Et maintenant, ils ne veulent pas quitter les 20 hectares où les hlm sont prévus ».
Dès lors, il pense que c’est un combat purement politique. « En réalité ils ne sont pas intéressés par le travail, mais tout ce qu’ils veulent c’est retarder les projets du maire », se désole-t-il.
Contentieux fonciers au Sénégal : 16 collectivités locales touchées, leurs populations unissent leurs forces
Les litiges fonciers qui opposent les collectivités territoriales du Sénégal et leurs populations respectives a pris une ampleur considérable dans le processus de développement de notre pays. Plusieurs collectivités locales sont impactées par ce phénomène. 16 d’entre eux ont décidé de se réunir autour du CRAFS (Cadre de Réflexion et d’Actions sur le Foncier au Sénégal) afin de mener un combat global contre la spoliation foncière dont sont victimes le Sénégalais. Dans ce cadre, il ils ont annoncé la création d’une Plateforme des impactés de la gestion foncière.
C’est dans ce sens, qu’ils se sont donné rendez-vous à Warang, au sud de Mbour, pendant trois jours pour renforcer la compréhension et documentation des cas de saisine judiciaire par des communautés, en lien avec des accaparements de terres. Les membres du collectif des 16 ont ainsi exprimé leur ferme volonté à réaliser un « guide sur les cas d’accaparement des terres au Sénégal et à mettre en place un système d’information et de communication sur la question ».
« Considérant la typologie des problèmes notamment l’agro-industrie, les mines, l’habitat, infrastructures publiques, entre autres, ainsi que la diversité des problèmes selon la zone, les statuts, les acteurs impliqués et le manque de concertation entre promoteurs et communautés locales, avec des décisions d’attribution des terres au niveau central, des rétentions d’informations par les collectivités territoriales, ils déplorent les menaces sur les exploitations familiales », ont-ils déploré dans une déclaration lu au sortir de leur atelier.
Dans cette déclaration, ils ont fustigé « le processus de déclassement des forêts, la non implication des communautés dans la gestion foncière, le manquement grave par rapport à l’application des textes notamment l’Acte 3 de la décentralisation, la loi sur le domaine national, etc… ».
Aidé en cela par Enda Pronat et OSIWA, « Nous interpelons l’Etat et ses démembrements sur une réforme foncière favorable aux communautés, l’application des différents codes domaniaux, la protection des lois légitimes des communautés. Nous interpellons également les collectivités territoriales à favoriser la participation citoyenne en élargissant les commissions, notamment domaniales, à des non élus », ont indiqué ces populations qui se disent impactées par des spoliations foncières.
Au cours de cet atelier, une journée de visite de terrain a été initiée et a permis aux participants de rencontrer des populations de Bandia, dans la commune de Diass, et de Sandiara. Ils ont enfin exigé de l’Etat une nouvelle réforme foncière dont la dernière au Sénégal remonterait à 1964.
IDY NIANG
INTERGRATION D’INTERNET DANS NOTRE VIE : avons-nous été bien préparés à naviguer dans cet immense océan virtuel ?
Selon le Journal du net, le nombre d’utilisateurs d’internet au Sénégal était de 2.234.322 d’internautes réguliers au minimum en 2018. Ce nombre correspondait à un taux de 17,50% de la population et plaçais à l’époque notre pays à la 12ème place sur les 54 pays africains qui sont connectés à internet, et à la 80ème sur le plan mondiale. Ce qui représente 59,8% de la population du pays sur une population globale de 15,7 millions d’habitants. Pour Internet World Stat, exactement 9 749 527 utilisateurs d’internet sont décomptés au Sénégal depuis décembre 2018. Le taux d’intégration de cet outil de la dernière génération estimé à plus de 60%, a connu une vitesse fulgurante depuis son arrivée à la fin des années 1990. Mais ce qui est intéressant, c’est que ce n’est que vers 2010 que le nombre d’internautes a atteint les 2 millions de sénégalais. Toutefois, cet essor fulgurant coïncide avec un changement un changement de comportement au sein de notre communauté et particulièrement chez les jeunes qui en sont les principaux utilisateurs. Certains y voient même, une certaine dégradation des mœurs, symbole des caractéristiques de la fin des temps dont le prophète Mohamed (saw) nous avait prévenus. Dès lors, il convient de comprendre que notre propos est non de présenter internet comme la cause d’une révolution sociale et sociologique d’un pays dont l’indiscipline est de plus en plus portée comme modèle, mais plutôt d’analyser la part contributive de l’outil dans cette désuétudes des images conservatrice de la tradition et la culture du Sénégal.
Selon wikipedia, le terme d'origine américaine « Internet » est dérivé du concept d'internetting (en français : « interconnecter des réseaux ») dont la première utilisation documentée remonte à octobre 1972 par Robert Elliot Kahn (Ingénieur Américain), dans le cadre de la première ICCC (International Conference on Computer Communications) à Washington. Les origines exactes du terme « Internet » restent à déterminer. Toutefois, c'est le 1er janvier 1983 que le nom « Internet », déjà en usage pour désigner l'ensemble d'ARPANET et de plusieurs réseaux informatiques, est devenu officiel. C’est un réseau informatique mondial accessible au public. Pour être plus clair, c’est un réseau de réseaux, à commutation de paquets, sans centre névralgique, composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires, commerciaux et gouvernementaux, eux-mêmes regroupés en réseaux autonomes. Son entrée dans le monde de la communication et son infiltration dans les habitudes de communication des sénégalais se sont faites à une vitesse exponentielle. Du fait de cette rapidité, les populations n’ont pas été bien préparées ni bien formées à son usage. Cette situation fait que son utilisation est biaisée et à bien des égards, internet se voit détourné de ses missions fondamentales de relier les peuples et de souder les liens entre les différents habitants de ce village planétaire. En effet, internet offre une couverture virtuelle qui, mal appréciée, pousse son usager à des dérives dont il ne mesure souvent pas la portée et l’ampleur. C’est ce qui ouvre la voie à de nouveaux comportements qui autrefois étaient bannis. L’insulte, la médisance, le mensonge, la diffamation sont monnaie courante grâce cet outil faux ami. Les réseaux sociaux semblent être utilisés à mauvais escient. En effet, en parcourant ces espaces, on a l’impression qu’il n’y a pas de limites dans la publication des images ou vidéos, parfois même des fichiers audio. Ces derniers mettent à nu toute la dignité de la femme à des fins aussi diverses que variées. On lit dans un blog cette question qui a attiré fortement notre attention et a suscité notre réflexion : « La mode, la publicité et le star-system ont fabriqué et fabriquent toujours des images stéréotypées du corps féminin : plus sexy, plus mince, plus jeune. Et si le rêve tournait au cauchemar pour votre amie, votre sœur, votre femme, votre fille, votre mère ? » (http://rqasf.qc.ca/blogue/vendre-du-reve). Dans cette même lancée, il n’est pas rare de voir dans internet des images qui sont en haute contradiction avec notre culture, notre société et notre religion de leur conception à leur consommation. Filmer une personne ou le prendre en photo dans une situation compromettante, ou l’enregistrer débiter des propos inopportuns et le publier sur internet sont devenus des activités favorites de certains ignorants de la mission de la toile. A la Médina, un adjoint au Maire n’a-t-il pas était victime d’une vidéo prise du haut du plafond de son bureau alors qu’il commettait un acte de chantage sexuel sur une de ses nombreuses victimes ? L’arroseur arrosé ! Dans la même lancée, n’a-t-on pas vu des élèves d’un certain lycée de la capitale filmés en pleins ébats à l’intérieur d’une salle de classe sur un table-banc ? Comble du comble ! Ce qui nous fait croire que si internet est un outil de dernière génération investi de la mission de rendre fluide l’information à travers le monde et de souder les liens entre les communautés humaines, il est aussi clair que cet océan aux profondeurs abyssales constitue le parachèvement de l’abrutissement et de l’animalisation des âmes qui y naviguent sans boussole ni gouvernail.
Pour le sociologue Adrien Théodore Diène, les impacts que ce phénomène sur notre société sont multiples : « les réseaux sociaux peuvent constituer une fenêtre par laquelle s’échappent les valeurs inculquées par les parents et par la même occasion laisser entrer des contre-valeurs qui viennent ruiner tous les efforts consentis par les parents pour l’éducation de leurs enfants ». Ensuite, montre-t-il : « Les réseaux sociaux, grâce à l’usage des pseudonymes est un endroit où les individus peuvent s’affranchir de toutes les contraintes sociales. Si cela a un bon côté notamment pour les praticiens des sciences humaines, cela peut tout de même porter atteinte aux fondements même d’une nation du fait de certains commentaires de nature à exacerber un sentiment de communautarisme », prévient le Psychologue-sociologue.
Il serait donc pertinent de s’accorder avec Phonsia ODINGUI qui estime : « Internet est une porte qui en ouvre d’autres, tant en bien qu’en mal, c’est pourquoi les jeunes se doivent de faire un bon usage d’Internet pour bénéficier de ses nombreux avantages et opportunités ». En effet, l’évolution du monde est arrivée à un niveau tel que l’outil informatique et internet sont devenus incontournables dans la marche des communautés humaines. Apprenants, enseignants, chercheurs, de tout âge, de toute nationalité et de tout genre y pêchent tous les jours d’innombrables bénéfices pour le bien de leur affaire.
Pourtant, selon le Docteur en Droit, Chargé de Cours à l’Université de Bambey, Papa Saer Gueye, le législateur sénégalais a réglementé la diffusion d’images et de données sur la toile. Ainsi, le constat premier à faire est l’existence du droit à l’information. Ce droit est souvent associé à la liberté d’opinion et d’expression et constituent avec elle des libertés fondamentales consacrées par notre charte fondamentale, la constitution en son article 10. « Cet article, rappelle-t-il, stipule que toute personne a la liberté de s’exprimer, d’avoir son opinion, de produire des images, d’informer et tout ce qui s’en suit ».
Cependant, ’’Est-ce qu’au nom de la liberté d’opinion et d’expression, au nom du droit à l’information, on peut diffuser des informations qui peuvent nuire à une personne lambda sur le net ?
Le Docteur en Droit nous informe que le législateur sénégalais a prévu des textes. « Mais ces textes sont inspirés des conventions internationales qui existaient déjà. Si nous prenons par exemple la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples en son article 9 - 1, il prend en compte cela », a montré Papa Saer Gueye. Il ajoute : « il en est de même de la charte européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui également en son article 10 prévoit cela. Nous avons la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 en son article 19 - 2 qui prend en compte également cette protection ».
Il montre qu’au niveau du Sénégal, 2 dispositions peuvent rentrer dans ce cadre de la protection ou de la violation des données à caractères personnels ou du droit à l’image. « Nous notons d’abord la loi 2008 – 11 du 25 janvier 2008 sur la cybercriminalité et la loi 2008 – 12 du 25 janvier 2008 sur les données à caractère personnel ». Selon cette loi, la cybercriminalité est le fait de commettre des infractions par l’utilisation du support électronique, par l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Donc, toute infraction commise à l’aide de ces outils peut entrer dans le cadre de la cybercriminalité, autrement dit, « il y a une sorte de dématérialisation des infractions de droit commun qu’on connaissait », explique-t-il.
Pour lui, c’est en cela qu’il faut partir du constat que si on viole les données à caractère personnel d’un individu, on tombe sous le coup de la loi parce que, explique-t-il, « la loi de 2008 sur les données à caractère personnel considère que toute personne morale, ou physique qui utilise les données d’une personne sans son consentement à des fins commerciales, de marketing ou autre (comme des films pornographiques, des photos intimes), tombe sous le coup de la loi », avertit le Chargé de Cours à l’Université de Bambey. « L’article 331 – 18 de la loi 2008 – 11 sur la cybercriminalité qui a été intégrée dans le code pénal sénégalais, stipule que quiconque aura, même par négligence procédé ou faire procédé à un traitement qui a fait l’objet de la mesure prévu au point 1 doit faire l’objet d’un emprisonnement d’un an à sept ans et d’une amende allant de 500.000f à 10 millions de francs CFA », renseigne Papa Saer Guèye.
A en croire Monsieur Guèye, ces peines ne sont pas dissuasives dans la mesure où la notion de crime implique des infractions très graves qui généralement font l’objet d’une peine d’emprisonnement de 10 ans et plus.
IDY NIANG
RESEAUX SOCIAUX ET VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE : La Femme entre libertés et désillusions.
Ce qu’un peuple a plus de cher demeure sa gente féminine. La femme est partout considérée comme un levier essentiel de sauvegarde de la culture et de la dignité d’une communauté. Depuis la création du monde, elle a joué ce rôle qui a facilité même la survie des hommes et le maintien de la paix entre les individus. Son corps, gardé religieusement en était le symbole. Toutefois, depuis quelques années, on semble assister à un autre phénomène. Avec l’avènement des technologies de l’information et de la communication, surtout avec la prolifération des réseaux sociaux, la femme semble être utilisée comme un jouet, comme une œuvre destinée tout entière à la contemplation malgré les restrictions religieuses, sociales et culturelles qui la protègent.
Aujourd’hui, détenir un téléphone portable smartphone, une tablette numérique ou un ordinateur est presque une obligation pour tout individu. Au-delà de leur utilité communicationnelle, ces gadgets du troisième millénaire offrent à leurs usagers d’innombrables possibilités parmi lesquelles, le regroupement virtuel d’une large frange de la population dans des espaces numériques virtuels appelés « réseaux sociaux » qui pullulent depuis lors. Ce sont des espaces de rencontres, d’échanges et de partages qui ont pour objectif fondamental de rapprocher des personnes éloignées par la distance.
Par contre, ces réseaux sociaux semblent être utilisés à mauvais escient. En effet, en parcourant ces espaces, on a l’impression qu’il n’y a pas de limites dans la publication des images ou vidéos, parfois même des fichiers audio. Ces derniers mettent à nu toute la dignité de la femme à des fins aussi diverses que variées. On lit dans un blog cette question qui a attiré fortement notre attention et a suscité notre réflexion : « La mode, la publicité et le star-system ont fabriqué et fabriquent toujours des images stéréotypées du corps féminin : plus sexy, plus mince, plus jeune. Et si le rêve tournait au cauchemar pour votre amie, votre sœur, votre femme, votre fille, votre mère ? » (http://rqasf.qc.ca/blogue/vendre-du-reve).
La société de consommation a créé dans la tête des consommateurs des images telles que le corps de la femme est devenu un argument de vente. Partout, dans toutes les campagnes de communication à travers les réseaux sociaux des corps de femmes sont exposés pour exciter le besoin et attirer nouveaux consommateurs. D’autre part, cette hyper sexualisation et cette marchandisation du corps de la femme exposent les usagers de la toile à de nouveaux comportements qui, à cause de la mondialisation des informations, ne perdent pas une seconde pour affecter, pour ne pas dire infecter, les femmes de l’autre bout du monde. Dans son mémoire de Maîtrise en service social à l’École de service social de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa, Paul Julianne montre que ce phénomène est une forme de violence psychologique subie par les femmes qui sont dès lors enclines à comparer leur apparence physique à des stéréotypes diffusés sur la toile. « Ils sembleraient que les femmes vivent tout de même des inconforts émotionnels lorsqu’elles se comparent aux personnalités publiques qui correspondent aux standards corporels, malgré l’impertinence de cette comparaison considérant l’écart des similitudes au niveau de l’apparence physique », remarque-t-il. Dans le même cadre, le conseiller d’orientation psychologue Adrien Théodore Diène estime qu’il serait difficile d’expliquer l’origine de ce problème sans se baser sur des études scientifiques mais de façon empirique on peut faire la typologie des cas de violences qui sont le plus souvent observés. Selon lui, « Ces images passent le plus souvent par la publicité de tel ou tel produit. C’est le cas notamment pour les produits cosmétiques dont la promotion passe par un usage à la limite de la décence du corps de la femme. »
Au Sénégal, la situation est du moins, des plus alarmantes. Souvent, les femmes sont victimes de leur propre utilisation des réseaux sociaux. Un jour on rencontre des femmes nues dans les statuts ou groupes whatsapp, sur un mur facebook ou instagram. Souvent postées par inadvertance ou à dessein par des ennemis, ses images de femmes font automatiquement le tour de la toile (effet recherché d’ailleurs). Cette forme de maltraitance de la femme par son corps et dans son âme, constitue un fléau moderne portant atteinte à la dignité du genre féminin et à la stabilité de la cellule de base qu’est la famille. Combien de femmes ont été expulsées de la sphère familiale à cause de leurs images de nudité surpris dans la toile ? Combien de femmes en ont payé les frais par leur mariage ? Ou par leur travail ? On a assisté à la manière dont une femme a été répudiée par toute sa famille parce que des vidéos la montrant à poils défrayaient les réseaux sociaux. Ces vidéos auraient été destinées à son fiancé dans toute l’intimité et la discrétion de leur relation. Tombées miraculeusement sur les mains d’un indiscret, elles ont été la cause d’une violence sociale exercée sur elle dans toute sa rigueur. Récemment à Mbour, une femme se prenait en vidéo à poil dans le but de l’envoyer à son amant. Tombées sur dans les mains d’un indiscret, ces vidéo ont fait le tour de la toile en un temps record. Ce qui lui a valu le rejet de toute sa famille respectée dans la ville.
Ailleurs, c’est une autre femme qui publie les images du sexe de la maîtresse de son mari retrouvées sur le téléphone de son mari envoyées par sa maîtresse. Prise par la jalousie et la dépression, elle décide de l’humilier au vu et au su du monde entier. Une autre forme de violence infligée à une femme par une autre.
Nous conviendrons donc, que le cyber harcèlement ne concerne pas uniquement les femmes exerçant un métier public, même leur statut de star les expose. Dès lors, n’importe quelle femme, de n’importe quel âge et n’importe quel statut est susceptible d’être prise pour cible. Dans cette lancée, on est tenté de se poser la question : les femmes jouissent-elles des bienfaits des réseaux sociaux ou souffrent-elles plus de leurs dérives ? Même si certains pensent que internet constitue le seul espace de liberté de la femme, car lui donnant les mêmes privilèges que l’homme, cette apparente liberté n’est qu’un beau mensonge. En effet, internet n’est rien d’autre que le prolongement technologique, de la réalité vécue par toutes les communautés. Les mêmes codes de conduites y sont reflétés, les mêmes pratiques y sont exercées selon les ères et les aires.
Pour le sociologue Diène, les impacts que ce phénomène sur notre société sont multiples : « les réseaux sociaux peuvent constituer une fenêtre par laquelle s’échappent les valeurs inculquées par les parents et par la même occasion laisser entrer des contre-valeurs qui viennent ruiner tous les efforts consentis par les parents pour l’éducation de leurs enfants ». Ensuite, montre-t-il : « Les réseaux sociaux, grâce à l’usage des pseudonymes est un endroit où les individus peuvent s’affranchir de toutes les contraintes sociales. Si cela a un bon côté notamment pour les praticiens des sciences humaines, cela peut tout de même porter atteinte aux fondements même d’une nation du fait de certains commentaires de nature à exacerber un sentiment de communautarisme », prévient le Psychologue-sociologue.
Finalement, les réseaux sociaux et Internet en général ne sont rien de moins qu’une réplique exacte de la vie réelle. Derrière l’écran, la vie existe ; après la publication, la vie continue.
Qu’en dit la loi sénégalaise ?
Docteur en Droit, Chargé de Cours à l’Université Cheikh Anta Diop, Papa Saer Gueye dit le droit sur la cybercriminalité.
La diffusion d’images et de données sur la toile est règlementée par la loi sénégalaise selon le Docteur en Droit Papa Saer Gueye, chargé de cours à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Pour lui, le constat premier à faire est l’existence du droit à l’information qui est souvent associé à la liberté d’opinion et d’expression qui sont des libertés fondamentales consacrées par notre charte fondamentale, la constitution en son article 10. « Si vous lisez cet article, rappelle-t-il, on vous dira que toute personne a la liberté de s’exprimer, d’avoir son opinion, de produire des images, d’informer et tout ce qui s’en suit ».
Toutefois, à la question ’’Est-ce qu’au nom de la liberté d’opinion et d’expression, au nom du droit à l’information, on peut diffuser des informations qui peuvent nuire à une personne lambda sur le net ?, le Docteur en Droit nous informe que le législateur sénégalais a prévu des textes. « Mais ces textes sont inspirés des conventions internationales qui existaient déjà. Si nous prenons par exemple la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples en son article 9 - 1, il prend en compte cela », confie Papa Saer Gueye. Avant de continuer : « il en est de même de la charte européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui également en son article 10 prévoit cela. Nous avons la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 en son article 19 - 2 qui prend en compte également cette protection », fait savoir le Docteur Gueye.
Dans cette lancée, il montre qu’au plan interne (c’est-à-dire au niveau du Sénégal, ndlr), nous avons 2 dispositions qui peuvent rentrer dans ce cadre de la protection ou de la violation des données à caractères personnels ou du droit à l’image. « Nous notons d’abord la loi 2008 – 11 du 25 janvier 2008 sur la cybercriminalité et la loi 2008 – 12 du 25 janvier 2008 sur les données à caractère personnel ». Selon cette loi, la cybercriminalité est le fait de commettre des infractions par l’utilisation du support électronique, par l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Donc, toute infraction commise à l’aide de ces outils peut entrer dans le cadre de la cybercriminalité, autrement dit, « il y a une sorte de dématérialisation des infractions de droit commun qu’on connaissait », précise Papa Saer Gueye.
C’est en cela qu’il faut partir du constat que si on viole les données à caractère personnel d’un individu, on tombe sous le coup de la loi parce que, explique-t-il, « la loi de 2008 sur les données à caractère personnel considère que toute personne morale, ou physique qui utilise les données d’une personne sans son consentement à des fins commerciales, de marketing ou autre (comme des films pornographiques, des photos intimes), tombe sous le coup de la loi », avertit le Chargé de Cours à l’Université Cheikh Anta Diop. « L’article 331 – 18 de la loi 2008 – 11 sur la cybercriminalité qui a été intégrée dans le code pénal sénégalais, stipule que quiconque aura, même par négligence procédé ou faire procédé à un traitement qui a fait l’objet de la mesure prévu au point 1 doit faire l’objet d’un emprisonnement d’un an à sept ans et d’une amende allant de 500.000f à 10 millions de francs CFA », renseigne Papa Saer Guèye.
A en croire Monsieur Guèye, ces peines ne sont pas dissuasives dans la mesure où la notion de crime implique des infractions très graves qui généralement font l’objet d’une peine d’emprisonnement de 10 ans et plus.
IDY NIANG
[VIDEO] EMISSION – LA VOIX DE LA JEUNESSE n*1 : Kady Gueye et ses invités donnent la solution sur la baisse du niveau des élèves au Sénégal.
CONSEIL DEPARTEMENTAL : un budget de près de 300.000.000f CFA proposé pour la session 2018.
La salle de délibération de l’hôtel de ville de Mbour a été le théâtre de l’ouverture de la session budgétaire du Conseil départemental comptant pour l’exercice 2018. Cette année, 329.861.221f CFA vont faire l’objet d’une étude de validation par les conseillers départementaux sur proposition du Président Saliou Samb. Ce budget est réparti en section de fonctionnement pour 212.861.221f CFA et en section d’investissements pour 117.000.000de nos francs. Le Président du Conseil fait ainsi savoir que cette année, il a voulu faire un budget plus réaliste dans la conception. A l’en croire, « ce n’est pas la peine d’aller vers les 400 ou 500 millions alors qu’à chaque fois on nous donne près de 200 millions après cela fausse toutes nos prévisions et parfois je suis obligé de faire un arbitrage », estime Saliou Samb.
Dans cette lancée, il précise que dans ce budget l’éducation et la santé sont des axes prioritaires : « cette année, on va faire beaucoup plus de murs de clôture d’écoles ; On compte faire la clôture du CEM 6 à Mbour, le Lycée de Joal, aussi des sanitaires pour les écoles, on voudrait également doter le Lycée Demba Diop d’un dispositif internet », promet-il. Et Saliou Samb d’ajouter : « En plus, comme le Président Macky Sall a parlé d’année sociale, nous avons aussi voulu que ce budget soit social ». Dans ce sens, il précise, « On veut aussi refaire l’accueil de l’hôpital de Grand Mbour qui laisse à désirer. Quand on arrive là bas on voit des trous au niveau de l’accueil des urgences, de la chirurgie et ce n’est pas acceptable. On va le reprendre tout cela, avec une salle climatisée pour les gens puissent être à l’aise », promet Saliou Samb.
IDY NIANG
MBOUR : Une effervescence politique qui naitre une nouvelle conscience citoyenne.
Le département de Mbour a toujours été reconnu pour son implication dans la vie politique du pays. L’histoire a retenu des figures marquantes qui ont occupé les hauts sièges même de l’Etat à l’instar du premier Président de la République, Léopold Sédar Senghor, de Demba Diop, François Bopp Ousmane Diagne ou encore de Caroline Faye, première femme ministre du pays. Ainsi, l’animation politique dans le département de Mbour a connu une ampleur sans précédent depuis 2012. En effet, l’arrivée de l’APR au pouvoir a été considérée comme un choix porté sur la jeunesse avec l’avènement de Macky Sall, figure marquante de la catégorie de politiciens nés après les indépendances. De Ministre Directeur de cabinet du Chef de l’Etat à Député, en passant par des Directeurs Généraux d’agences nationaux, Maires, Chargés de missions à la présidence, ou simple responsables politiques, elles animent à leur manière la vie politique du département. Dès lors, de nouvelles figures sont nées, de nouvelles pratiques observées dans la démarche et une nouvelle conscience citoyenne commence à germer à travers des mouvements et associations de jeunes qui veulent se positionner comme un nouveau poids sur la balance politique du département.
Le bouillonnement politique noté dans le département de Mbour a pris une vitesse de croisière depuis quelques années. La classe politique qui était composée de figures plus ou moins vieillissantes est renouvelée. Des figures jeunes apparaissent de tous bords. Favorisés par un contexte de mutation particulière, marqué par la naissance d’une nouvelle conscience citoyenne, ces nouveaux visages ont bénéficié du sentiment de manque de leadership jeune dans la zone. Dans cette lancée, des personnes comme Saliou Samb ont réussi une pénétration de la scène politique assez rapide. S’appuyant sur le domaine du sport en sa qualité de Président du Stade de Mbour, le Président du Conseil Départemental a été considéré comme la coqueluche de la jeunesse de Mbour vers les années 2014. Sa base politique souvent confondue avec le comité de supporters de l’équipe de football s’est élargie considérablement avec les performances footballistiques dans le championnat de ligue 1.
Dans le même registre, Gana Ngom, Responsable de l’UCS, en ces temps, sera aussi une figure marquante de cette période. Porté par son statut de jeune chef d’entreprise, son nom a connu une reconnaissance inouïe. Totalement inconnu au paravent, le PDG de Delgas Assainissement est devenu une célébrité dans le monde politique de Saly Portudal. Dans la commune de Sandiara, le Docteur Serigne Gueye Diop, ingénieur Agro-alimentaire, devient la figure de proue sur lequel sont portés les espoirs de développement d’une commune assez peu connu avant son arrivée. En effet, l’ancien Directeur de Nestlé Afrique est né politiquement et a réussi à se frayer un chemin dans un monde déjà inondé de nouvelles ambitions. Sa pénétration politique est favorisée par son action de développement entre construction d’établissements scolaires ou sanitaire, soutien social aux populations et une communication orientée vers la promotion de sa commune.
Dans un autre sens, du fait de la mise en œuvre de l’acte 3 de la décentralisation, instituant la communalisation parfaite des collectivités locales, des noms comme Maguette Sène à Malicounda, Gana Gning à Ndiaganiao, Bocar Sadji à la Somone, Boucar Diouf à Joal-Fadjouth, Ousmane Gueye à Saly ou encore Pape Diouf à Nguékhokh, entre autres, commencent se faire entendre. Leur naissance politique favorisée principalement par la politique administrative de l’Etat fait de ces figures de nouvelles icones dans leurs localités respectives. La figure départementale restant le Ministre Directeur de Cabinet du chef de l’Etat qui depuis Thiadiaye assure la Coordination Départementale de son parti, mais aussi s’est installé confortablement dans les différents gouvernements depuis la seconde alternance et à son actif plusieurs portefeuilles ministérielles.
Cependant, depuis le 26 février 2016, date de naissance du mouvement AMDEM, le paysage politique du département a connu un nouveau coup de vent. Sans entrer dans des considérations manichéenne, ce mouvement a su imprimer sa marque à travers une démarche politique qui l’a porté à un niveau plus ou moins élevé dans la sphère de la reconnaissance politique. Il est devenu en un an l’un des piliers centraux de la vie politique de Mbour. D’ailleurs, certaines personnes voient même une dualité au sommet du département en son Président Cheikh Issa SALL, le Coordonnateur départemental de l’PAR, en l’occurrence le Ministre Directeur de Cabinet du Président de la République, Maitre Omar YOUM.
Qui a dit que « deux taureaux ne se partagent jamais un même abreuvoir ?
Cette cohorte d’hommes et de femmes politiques ressemblée dans l’espace départemental de Mbour est synonyme de grandes batailles politiques et de « guerres froides ».
Les conflits d’intérêts politiques naissent toujours avec la multiplicité des protagonistes. Une telle effervescence a bouleversé les rapports entre la population et les politiques mais aussi entre les politiques eux-mêmes. L’image de l’APR communal de Mbour restera dans la mémoire du mbourois de la génération Macky Sall. Dans le mal de se retrouver dans une liste commune lors de l’élection municipale de 2017, les poulains du Président Sall sont partis en rangs dispersés sur plus de trois listes. Saliou Samb et Sira Ndiaye forment un duo fraternel, alors que Kany Sagna et Seck Ndiaye Wade dansent une autre musique au même moment où Oumy Sylla Ndiaye fait cavalière seule. Cet étiolement des forces républicaines leur a valu une défaite historique devant la figure marquante de Parti Socialiste Fallou Sylla, Candidat à sa propre succession.
Ces alliances ou ententes politiques n’ont fait que feu de paille. Beaucoup d’entre elles ont fini en queue de poisson. Cela se note principalement dans le parti au pouvoir où les enjeux sont plus nombreux. Alors que dès le début ils avaient sillonnés la commune de Mbour ensemble sous le signe d’une fraternité inséparable pour briguer le suffrage des populations, deux grandes figures politiques se sont retrouvées dans une bataille fratricide qui restera dans les annales de la politique du département. Sans revenir dans l’historique de cette querelle de positionnement entre Saliou Samb et Sira Ndiaye sur le poste de Coordonnateur Communal de l’APR à Mbour, il conviendrait mieux de noter le frère et la sœur se sont quitté sur le terrain politique même s’ils sont toujours dans le même le parti. A plusieurs reprises des simulacres rencontres de réconciliations ont été organisés vainement. Un dialogue de sourds.
- La naissance d’une nouvelle conscience citoyenne.
La conscience citoyenne n’en reste pas moins affectée. En effet, vu les soubresauts et les multiples rebondissements opérés par-ci par-là, les jeunes mbourois se sentent dans une malaise existentielle qui frise « le mal du siècle » vécu par les jeunes français du 19ème siècle. Ils commencent à sentir un besoin vital de participer à la réflexion et la gestion de leur cité. Dès lors, ils cherchent à se frayer un chemin dans ce mélimélo politique afin de pouvoir occuper pleinement la place qui leur est dévolue dans la vie de leur terroir. L’un des plus actifs de ces jeunes sur la toile, explique leur engagement en faveur de la ville. « Nous avons constaté que depuis notre jeune âge il n’y a pas une nette amélioration de la ville de Mbour », martèle Sonhibou Mbacké Niang. Pour lui, avec toutes les ressources dont regorge la ville, le niveau d’avancement devait être plus élevé que ce que nous voyons. « C’est vraiment regrettable ce qui se passe à Mbour. C’est pour cela que nous jeunes de la société civile, très engagés, nous sommes là à faire des manifestations, et à décrier beaucoup de manquements sur la toile où à travers les dédia ». Pour le sociologue-psychologue de formation, Adrien Théodore Diène, « Il est temps de participer au débat public mbourois pour éclairer la lanterne de nos frères et sœurs sur les questions de l’heure et rétablir la réalité des choses face aux discours partisans et à la propagande de ceux qui pensent que nul autre qu’eux-mêmes ne doit avoir d’ambitions pour Mbour ». Pour le mbourois diplômé de l’Université de Hankuk university of foreign studies en Corée du Sud, lorsqu’on parle du rapport entre les politiciens et les problèmes du peuple, « il faut reconnaître que les populations qui se plaignent des agissements de ces derniers ont une très grande part de responsabilité », car ce sont elles qui sont convoyées comme du bétail pour meubler les meetings moyennant t-shirt, tissus et/ou argent. Ce sont elles qui courent pour recevoir un sac de riz. A ce titre on a en mémoire ce qui s’est passé durant le référendum passé selon M. Diène. Dans cette lancée, il considère que les relations entre populations et politiciens doivent se faire sous un autre paradigme : celui de la citoyenneté active fortement préoccupée par la reddition des comptes. « Faute de quoi cette situation de vulnérabilité des populations face aux politiciens aura de beaux jours devant elle » pense-t-il. C’est à ce niveau qu’il convient de saluer les actions posées par certains mouvements qui développent un esprit critique vis-à-vis des élus.
Notons que cette nouvelle prise de conscience s’est aussi manifestée à travers la naissance de plusieurs mouvements et associations apolitiques. Parmi les plus remarqués, Mbour Guedj Ma Ville. Née d’abord sur Facebook (dans le monde virtuel), cette association a su mener des activités qui vont dans le social montrant une nouvelle voie de soutien aux nécessiteux. On peut aussi parler du Modemb (Mouvement pour le Développement de Mbour) avec ses deux entités : la diaspora et les autochtones. Toutefois, ce mouvement a vu son image ternie par sa participation aux élections locales de 2009 avec à leur tête Mamadou Aidara Diop (même si depuis quelque temps on les sent dans une nouvelle dynamique de restauration de cette image apolitique).
Récemment, un ensemble de d’associations et de mouvements se sont regroupés pour créer un nouveau collectif : le CDIM (Collectif pour la Défense des Intérêts des Mbourois). Pour Papa Ameth Sow, Chargé de la Communication du Collectif, leur objectif premier est « dire non à la situation que nous vivons et les manquements notés à Mbour ». Pour ces jeunes, leur place est de constituer un contre poids sur la balance de décision quant à la gestion de Mbour. Dans les autres localités du département aussi la même réalité se fait sentir. A l’image de Sandiara avec notamment les associations « Amitié » et « Dolel Xaleyi » qui se sont lancées dans la sensibilisation et l’éveil des populations.
IDY NIANG
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Samba Oumar FALL Le monde a connu bien des calamités, des épidémies et pandémies et toute sorte... Lire la suite
MOTS POUR MAUX : A chaque péché, son châtiment.

Par Samba Oumar FALL Dans un de ses sermons du vendredi, l’imam de mon quartier, expliquant la... Lire la suite
LA CHRONIQUE DE BATHIE : Dieu n'est pas Sénégalais ...

En parcourant l'histoire, on apprend que l'humanité a connu une multitude de crises. Qu'elle a été... Lire la suite
REPORTAGE
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EDUCATION – MATERIEL SCOLAIRE : c’est désert dans le département de Mbour.

Le Sénégal atteindra-t-il une éducation qui réussit ’’ l’école d’excellence’’ ? En tout, la réalité à Mbour... Lire la suite
MBOUR – NGUENIENE : Pour préserver leur zone de pâturage menacée par Produmel, les éleveurs de Ballabougou réclament un ranch.

Un différend de 100 hectares oppose les éleveurs du village de Ballabougou et la Commune de... Lire la suite
Coronavirus - Saly Portugal : Les 240 travailleurs du village artisanal souffrent et appellent au secours.

Créé en 1981 par le Président Abdou Diouf, le village artisanal de Saly a fait les... Lire la suite
DOSSIER
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DOSSIER : DIX MILLE PROBLEMES DE LA PECHE SENEGALAISE.

Le ’’ Thiébou thon’’ qui a créé l’indigestion des acteurs de la pêche artisanale. Dans un grand... Lire la suite
ANNULATION D’UNE DELIBERATION DE 378 HECTARES AU PROFIT D’UNE SOCIETE PAR LA COUR SUPREME : la population de Guéreo crie victoire.

Le Conseil Rural de Sindia avait, en son temps, octroyé 378 hectares de terres à la... Lire la suite
EMIGRATION CLANDESTINE : l’heure de la recherche des solutions !

Le phénomène de l’émigration qui a pris des dimensions inquiétantes n’est pas dans sa phase terminale... Lire la suite
SOCIETE
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SOCIETETE – DIASS : Djiby Ciss étanche la soif des populations.

La commune de Diass est confrontée à de réels problèmes dans la disponibilité de l’eau. Malgré... Lire la suite
Emploi des jeunes à Diass : Cheikh Tidiane Diouf : «les jeunes ont besoin du concret ».

Dans la commune de Diass, les querelles de positionnement ont déjà démarré en vue des futures... Lire la suite
Inauguration de la première : Tchiky étrenne sa boulangerie à coût de 115 millions de francs.

Awa Cheikh Ndiaye (Stagiaire) Les habitants du village de Tchiky situé dans la commune de Diass ne... Lire la suite
ENTRETIENS
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SPORT – SATDE DE MBOUR : le nouveau Coach Mamadou Dieng à cœur ouvert.
Le stade est résolument engagé dans une voie de renouvellement de toutes ses instances pou... Lire la suite
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EMMIGRATION CLANDESTINE : le témoignage poignant d’un rescapé.
Présentez-vous : Je m'appelle Cheikh Barro. Je suis pêcheur et j'habite à Golf et j... Lire la suite
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ENTRETIEN – COVID 19 : Le directeur de la Pharmacie et du médicament sur le stock de chloroquine au Sénéquine : « On en a suffisam
Pendant que le Coronavirus se propage à pas de géant dans le pays, la communauté scientifi... Lire la suite
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MBOUR – Saer Kébé déplore le refus de sa bourse sans « fondement juridique ni administratif ».
L’étudiant Saer Kébé, se sent lésé par la Direction des bourses. En effet, inscrit réguliè... Lire la suite
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EDUCATION : Après ses 55% de réussite au bac l’année dernière, le Lycée Demba Diop fixe ses objectifs pour cette année.
Troisième plus grand lycée du pays en termes d’effectifs avec ses 3636 potaches, le lycée ... Lire la suite
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ACTUALITE
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SOCIETETE – DIASS : Djiby Ciss étanche la soif des populations.

La commune de Diass est confrontée à de réels problèmes dans la disponibilité de l’eau. Malgré... Lire la suite
Emploi des jeunes à Diass : Cheikh Tidiane Diouf : «les jeunes ont besoin du concret ».

Dans la commune de Diass, les querelles de positionnement ont déjà démarré en vue des futures... Lire la suite
Inauguration de la première : Tchiky étrenne sa boulangerie à coût de 115 millions de francs.

Awa Cheikh Ndiaye (Stagiaire) Les habitants du village de Tchiky situé dans la commune de Diass ne... Lire la suite
SANDIARA - ADDUCTION D’EAU : Le projet « Course contre la soif » abreuve 25 villages.

La fourniture en eau potable de tous les villages de sa commune est l’un des priorité... Lire la suite
ATTAQUES DE CERTAINES BAINQUES DANS LES MANIFESTIONS : l’ACSIF met en garde contre d’éventuelle manœuvres des banques.

Plusieurs institutions financières ont été la cible des manifestants lors leurs échauffourées avec les forces de... Lire la suite
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : 26.000 étudiants en Master sans qualification, Cheikh Oumar Hanne indique la voie de la professionna

Malgré l’installation du système LMD (Licence-Master-Doctorat) dans les universités et établissement d’enseignement supérieur du Sénégal, les... Lire la suite
COVID 19 – DIASS : Le Maire Cheikh Tidiane Diouf désinfecte les lieux publics et appelle la population au vaccin.

La commune de Diass s’est résolue de prendre à bras le corps la prévention de la... Lire la suite
DEUXIEME DOTATATION DE VACCINS : Mbour reçoit 4500 doses de vaccins d’Astra Zeneca et 2500 doses de Sinopharm.

La campagne de vaccination continue toujours de se dérouler comme prévue par les autorités sanitaires. Après... Lire la suite
ALLEGEMENT COUVRE-FEU A MBOUR : le secteur informel applaudit et demande davantage à être écouté.

La décision du Chef de l'État d'alléger le couvre-feu de 00h à 05h dans les régions... Lire la suite
POLITIQUE – MBOUR : l’APR Départementale demande aux militants du parti de redoubler de vigilance.

Ces derniers jours ont été tendus dans le Sénégal à cause de vives manifestations suites à... Lire la suite
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA CAP (APPEL - CORED - SYNPICS - URAC) CNRA, un organe obsolète aux ordres qui cherche à museler de

La Coordination des Associations de Presse (CAP) est très préoccupée et peinée par la situation en... Lire la suite
POLITIQUE – MBOUR : refus d’Omar Youm de se vacciner, l’APR désavoue son Coordonnateur départemental.

L’ancien ministre du transport et des infrastructures routières a invoqué la semaine dernière une clause de... Lire la suite
Le mardi gras : le festif prend le dessus sur le religieux

Adèle Ndong (Stagiaire) Célébré dans presque toutes les régions du Sénégal, notamment dans les écoles surtout maternelles,... Lire la suite
AFFAIRE OUSMANE SONKO - ACCUSATION DE VIOL ET MENACE DE MORT : les mbourois donnent leur avis sur le cas.

Racky Niass (Stagiaire) Le leader du parti PASTEF est cité dans une affaire de viol. Cette affaire... Lire la suite
MBOUR - SOCIETE : la disparition des nuisances sonores nocturnes, le côté positif du couvre-feu.

AMINATA SALL (Stagiaire) Les nuisances sonores nocturnes ont diminué de façon drastique dans la ville de Mbour.... Lire la suite
MBOUR - INSECURITE ROUTIERE : des camions gros porteurs sèment la psychose à Mbour.

BENEDICTA DELPHINE BASSE (Stagiaire) Sur la route de Kaolack, le stationnement anarchique des camions gros-porteurs inquiète les... Lire la suite
CONTRIBUTION – AFFAIRE OUSMANE SONKO/ADJI SARR : LE FOND DU PROBLEME

Durant toute mon éducation familiale et tout mon cursus scolaire, notamment en littérature, on m’a... Lire la suite
CORONAVIRUS ET ACTIONS CITOYENNES : les tailleurs ont-ils baissé la garde ?

Awa Cheikh Ndiaye (Stagiaire) La première vague de la pandémie de Covid 19 avait suscité l’engouement de... Lire la suite
Pêche artisanale et changement climatique : le manque de poissons inquiète les mbourois.

Adèle Ndong (Stagiaire) Ces derniers temps, on note un changement climatique accompagné de vents dans toutes... Lire la suite
COVID 19 ET PECHE : la CAOPA veut une relance de l’économie bleue.

Pendant que la deuxième vague est en train de faire son petit bout de chemin dans... Lire la suite
MBOUR - POLITIQUE : l’AFP est expulsée de son siège pour 9 mois d’arriérés.

L’Alliance des Forces du Progrès (AFP) vit dans des situations très difficiles dans la commune de... Lire la suite
SPORT – SATDE DE MBOUR : le nouveau Coach Mamadou Dieng à cœur ouvert.

Le stade est résolument engagé dans une voie de renouvellement de toutes ses instances pour donner... Lire la suite
Nguékhokh, 80% de la population n’a pas accès à l’eau : le Député Maire Pape Songho Diouf éclaircit.

Ces dernières semaines, les problèmes de la Commune de Nguékhokh ont fait l’objet de plusieurs sorties... Lire la suite
SPORT – REFECTION DU STADE CAROLINE FAYE : les autorités essaient de recoller les morceaux.

Le stade caroline n’est plus que l’ombre de lui-même. Depuis plusieurs mois, cette infrastructure sportive, jadis... Lire la suite
INTERDICTION DE VENDRE DU PAIN DANS LES BOUTIQUES : à Mbour les commerçants détaillants menacent de fermer boutique.

L’interdiction de vendre du pain dans les boutiques dans les départements de Thiès, Tivaouane et Mbour... Lire la suite
SPORT – STADE DE MBOUR : Ass Wade consolide son ambition de départementaliser le club.

Elu au mois de novembre dernier, le nouveau Président du Stade de Mbour avait d’emblée annoncé... Lire la suite
COUVRE-FEU A MBOUR : les taxis clandos craignent le pire dans leurs familles.

A Mbour, les chauffeurs de taxis clandos grognent à propos du couvre-feu instauré dans les régions... Lire la suite
Contribution au TEG, les insuffisances de la loi

À la suite de la brillante contribution d’Ismaël DIOUF, consultant en droit bancaire, sur le vide... Lire la suite
IRENE MINGASSON SUR LES ACCORDS DE PECHE AVEC L’UE : « Certaines dimensions doivent être clarifiées pour rassurer ».

Les accords de pêche entre le Sénégal et l’UE restent toujours dans le flou total dans... Lire la suite
MBOUR : Interdit d’accéder au quai de pêche, Bougane Gueye crache le feu.

Venu à Mbour ce samedi pour rencontrer les pêcheurs et les acteurs du secteur de la... Lire la suite
CULTURE - PEOPLE
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Coronavirus - Les conséquences du confinement. À Mbour, Le secteur informel se résigne et prêche en faveur des recommandations.

La propagation du Covid 19 dans le Sénégal continue son petit bonhomme de chemin. Cette situation... Lire la suite
CULTURE – DISTRIBUTION DES RECETTES DE LA SODAV : « Depuis 2004, je n’ai reçu que 8000f » ; le cri de cœur de Mame J Ras Soul

La SODAV (Société Sénégalaise des Droits d’Auteur et Droits Voisins) a été mise en place depuis... Lire la suite
SOCIETE : Macky Sall offre 5 millions aux Kankourangs de Mbour.

C’est une enveloppe de 5 millions que le Ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et du... Lire la suite
ARRET SUR IMAGES
DEVELOPPEMENT LOCAL
Parole aux Mbourois

CONTRIBUTION – AFFAIRE OUSMANE SONKO/ADJI SARR : L
Durant toute mon éducation familiale et tout mon cursus scolaire, notamment en littérature, on m’a...
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Contribution au TEG, les insuffisances de la loi
À la suite de la brillante contribution d’Ismaël DIOUF, consultant en droit bancaire, sur le vide...
Lire la suiteINTERNATIONAL

Le coronavirus pourrait ne jamais disparaître, sel
"Nous avons un nouveau virus qui pénètre la population humaine pour la première fois et il...
Lire la suiteTOUS EN CLASSE

COVID 19 - EDUCATION : Prévue initialement le 02 j
L’information est tombée dans le journal de 23h de la télévision nationale ce 01 juin, à...
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MBOUR - Une ouverture des classes hypothétique : l
« L'heure est grave, notre pays est en danger. Vous devez pouvoir lire le malaise des acteurs....
Lire la suiteLES NTIC CHEZ VOUS

Les meilleurs IDE JavaScript
Pour rappel, un IDE ( Integrated Development Environment ou Environnement de développement ) regroupe un ensemble...
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