L’accès aux crédits et la gestion financière constituent entre autres écueils, les freins les plus remarquables à l’essor des petites et moyennes entreprises des artisans du Sénégal, et principalement de Mbour. Ainsi, pour les outiller dans ce domaine précis, l’Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat (APDA), accompagnée de l’Observatoire pour Qualité des Services Financiers (OQSF) et la Chambre des Métiers de Thiès, a initié un séminaire de formation pour une centaine d’artisans du département de Mbour. La cérémonie d’ouverture a eu lieu ce matin à Saly.
Dans le cadre de l’accompagnement des artisans et de leurs PME, l’agence en charge de la promotion des métiers de l’artisanat a organisé un séminaire de formation pour près de cent jeunes entrepreneurs de la petite côte. Regroupés à Saly pendant 3 jours, ces artisans vont être formés sur le management et la gestion financière de leur structure pour mieux porter le développement du département. Selon le formateur de la session : « au sortir de cette formation, ils seront à même de faire des états financiers, de sortir leur bilan, de permettre aux banquiers d’avoir de la visibilité sur l’évolution de ces toutes petites exploitations et d’avoir davantage de confiance pour leur accorder les crédits dont ils ont besoin pour se développer et étendre leurs activités et acquérir un outillage approprié pour booster la capacité à répondre aux besoins des populations tant au niveau du marché locale qu’au niveau du marché régional », a assuré Pape Cissé, Expert Financier à l’OQSF.
Dans cette lancée, Pape Hamady Ndao explique que cette session de formation en éducation financière entre dans le cadre de la politique de l’APDA pour la formalisation des entreprises artisanales qui ont besoin au préalable d’avoir une gestion administrative et financière rigoureuse pour pouvoir être compétitives. Il précise : « Aujourd’hui dans un contexte de préparation d’accueil des fonds de l’entreprenariat rapide nous avons l’obligation de préparer nos entreprises et les artisans à acquérir des compétences en matière de gestion de projet, de gestion des ressources, de gestion de prêts qu’ils auront à recevoir des institutions financières ou de l’entreprenariat rapide », estime le Directeur Général de l’APDA. Pour lui, c’est un intrant dans l’accompagnement des artisans pour leur permettre de « quitter l’artisanat informel, de survie pour aller vers l’artisanat d’entreprise qui doit épouser les exigences et les contours d’une entreprise moderne », a-t-il indiqué.
Dans la foulée, M. Ndao a rappelé plusieurs statistiques ont démontré que les entreprises artisanales étaient précaires et n’avaient pas une durée de vie longue. Dès lors, pense-t-il, « c’est aujourd’hui l’occasion de permettre à ces artisans, au-delà de leur dextérité et de leurs compétences techniques d’avoir des moyens, des outils de gestion pour rendre leurs entreprises durables et d’être compétitives », martèle le DG de l’APDA.
Pour le suivi de cette session, Amadou Mokhtar Sey assure : « après cette formation le service technique de la chambre des métiers de Thiès se chargera d’encadrer les artisans avec des visites sur le terrain pour s’assurer du bon usage des compétences acquises dans cette formation où des supports, des outils de gestions financière et administrative leur seront distribués», assure le Président de la Chambre des métiers de Thiès.
IDY NIANG