Pendant que les familles sont en train de faire le deuil pour leurs enfants morts en mer, les jeunes des principales communes de la petite côte se sont regroupés pour créer une nouvelle plateforme ’’ Stop Emigration Clandestine ’’, dont l’objectif est d’apporter un soutien moral et psychologique aux rescapés de la tragédie de l’émigration clandestine, mais également de déclencher un processus de recherche des autres victimes et perdus de vue.
’’ Stop Emigration Clandestine ’’ est une nouvelle plateforme de soutien aux familles éplorées dans le cadre du phénomène de l’émigration clandestine. Elle réunit des jeunes du département de Mbour qui ont lancée des avis de recherche en vue de retrouver toutes les victimes de ce drame. Selon le Coordonnateur Adama Diallo, plusieurs actions ont été déjà réalisées dans ce sens. « Nous avons rencontré la Directrice de l'hôpital de Grand Mbour, pour trouver des solutions afin d'assister les rescapés. On a subi une formation puis on est descendu sur le terrain pour faire des enquêtes auprès des rescapés afin de savoir leurs besoins psychologiques et sociaux. On a eu une satisfaction surtout avec les rescapés qui ont accepté de coopérer », a-t-il laissé entendre lors d’une rencontre des membres de la plateforme à Niannig. A cette occasion, il a révélé que pour ce village plus d’une dizaine de jeunes ont perdu la vie dans ce drame. Mais, précise Diallo, « mais il faut comprendre qu'il y a des gens qui ont embarqué à partir de Nianing et qui ne sont pas du village ». Avant de poursuivre : « Maintenant, nous sommes à la recherche de plusieurs personnes. On a reçu des appels de parents qui ont perdu de vue leurs enfants et qui ne savent pas dans quelle situation ils sont. Nous avons donc lancé des messages, publié des photos, mis des numéros pour avoir des informations sur ces jeunes dont on ignore jusqu'à présent la situation ». Grâce à ce procédé, le Coordonnateur Adama Diallo informe : « Nous avons réussi à retrouver une personne, malheureusement qui a perdu la vie en cours de route. Nous avons également trouvé une autre qui était en Mauritanie et qui habite dans la zone. D'autres recherches sont en cours. Mais comme nous n'avons pas encore d'informations nettes et précises, on ne peut pas en dire plus ». Pour lui, ce qui pousse les jeunes à aller prendre les pirogues pour aller vers les pays européens, c'est surtout 2 secteurs qui sont gelés ici à Nianing. « C'est le secteur touristique et la pêche. Parce qu’ici on avait des hôtels, mais presque tous les hôtels ont fermé. Les bailleurs sont partis et il n'y a plus de bailleurs pour exploiter ces hôtels. Donc, on demande à l'État de trouver des bailleurs qui pourraient reprendre l'exploitation de ces hôtels pour que ces jeunes puissent trouver encore de l'emploi et rester au pays pour réussir ici », préconise-t-il.
Dans la foulée, il lance un appel aux jeunes candidats à ce périple : « aux jeunes qui veulent migrer vers l'Europe ou ailleurs, on leur dit qu'il y a des possibilités de migrer, mais dans une voie normale et légale sans pour autant risquer leur vie. Ils y des solutions d'aller vers ces pays parce qu'il y a certaines personnes dont la réussite peut être ailleurs. Donc, ce qu'ils peuvent faire, c'est de passer par une voie normale et légale et ne pas tenter leur vie », martèle-t-il. Dans ce sens, « nous demandons à toutes les ambassades, et à l'État de faciliter cette tâche aux jeunes qui veulent dans les autres pays pour y gagner leur vie », suggère-t-il.