Le châtiment corporel est prohibé dans tous les établissements scolaires du sénégal, modernes comme religieux. Mais certainement personnes semblent ignorer ce règlement. A Mbour, dans un complexe coranique, un talibé a été battu à mort par ses maîtres. Les responsables ont été arrêtés été déférés. Ils risquent gros.
Le jeune P. N. D. est mort des suites de châtiments corporels infligés par ses maîtres coraniques dans un Daara située entre Mbour et Malicounda. L’enfant de 14 ans a été conduit par son père dans le Daara tenu par le fils d’un célèbre responsable politique du département. Espérant donner à son fils l’éducation religieuse dont il a besoin, le père du gamin a eu la déception de sa vie quand il a découvert que son enfant a été battu à mort par ses bourreaux.
Tout a commencé le mardi 24 où le père de P. N. D. a conduit ce dernier dans le Daara très célèbre. Trois jours après, le jeudi 26 plus exactement, le jeune a essayé de fuguer pour se sauver pour une première fois. Mais c’était sans compter sur la détermination de son papa qui le reconduit une nouvelle fois dans le complexe éducatif où ils arrivèrent à nouveau vers les coups de 19h. Convaincu d’avoir joué son rôle de père devant son enfant, il s’en retourna paisiblement, prenant la route de Joal où il habite. Mais, sur la route que son téléphone sonna, et au bout du fil c’était un des responsable du Daara qui lui annonce que P. N. D. s’est évanoui suite à une crise qu’il a piquée. Voulant sauver son fils le plus rapidement, il appela automatiquement son frère résident à Mbour, pour gagner plus de temps pour qu’il aille s’enquérir de la situation en attendant qu’il rebrousse chemin. À l'arrivée de ce dernier, l'enfant était déjà mort. A l’arrivée du papa, ce dernier est resté toujours fort, croyant que cet évènement restait dans le cadre d’un accident et qu’il remettait tout dans la volonté de son seigneur. Alors, la dépouille fut acheminée dans une morgue du quartier Santessou de Mbour, en attendant le lendemain, le vendredi pour enterrer le corps. C’est durant les préparatifs de l’enterrement qu’il découvrit le grand mensonge. En lavant les restes mortels, des stigmates de violences corporelles ont été découverts. Ce qui a créé l’ire du père qui demanda qu’on arrêtât immédiatement toutes les préparations pour en informer les autorités compétentes après avoir asséné aux bourreaux que l’information qu’ils lui avaient servie n’était pas vrai et, du coup, il était inconcevable qu’on enterre son fils sans qu’une enquête ne soit menée. C’est par la suite que la Gendarmerie a fait une réquisition au niveau de l’hôpital de Grand Mbour pour une autopsie. Le médecin légiste a alors révélé que l’enfant est mort des coups et blessures.
Convoqués par les limiers, les responsables du Daara Ousatz Dieng, Oustaz Diallo et Oustaz Ndiaye ont tous niés les faits et ont déclarés que dans ce complexe, il n’était pas de leurs pratiques de frapper qui que soit. Pis encore, ils ont essayé d’enfoncer le père en l’accusant d’avoir battu son enfant avant de l’avoir déposé dans le Daara. Sur ce, les gendarmes ont fait une descente sur les lieux pour faire des investigations. La même chanson était chantée par la majorité des talibés qui semblaient être préparés pour un tel exercice. Plus de quatre tours d'horloge n'ont pas suffi pour faire les investigations nécessaires. Ils ont vu les 400 talibés qui étaient sur place, regardé leurs dos et leurs corps. C’est là qu’ils ont découverts sur beaucoup d’entre eux des traces de violences corporelles, des traces de coups sur leurs corps. Après être mis en garde à vue, l’un d’eux a fini par capituler et a reconnu les faits. Le grand responsable Oustaz Dieng, n’a reconnu les faits qu’au petit matin. Ils ont été déférés pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort et risquent gros.