La problématique de l’emploi et de l’employabilité des jeunes est le sujet des discussions lancées par le HCDS depuis le dimanche dernier à Saly Portudal. Dans ce cadre, le Ministre Dame Diop qui était venu assister aux travaux hier, a annoncé la volonté de l’Etat du Sénégal d’élargir le carte des Centres de Formation Professionnelle pour renforcer l’employabilité des jeunes sénégalais.
De 87 en 2012, le nombre des Centres de Formation Professionnelle (CFP) est passé à 120 en 2019. Un grand bond en avant. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. C’est ainsi que le Ministre Dame Diop en charge de la Formation Professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, prenant part au forum du HCDS sur l’employabilité des jeunes en vue de lutter contre l’émigration clandestine, Dame Diop a informé du futur élargissement de la carte des centres de formation Professionnelle sur l’étendue des 45 départements du Sénégal. Selon Dame Diop, « l’élargissement de la carte des centres de formation professionnelle favorise davantage le renforcement de l’employabilité des jeunes. Il est également prévu la création de 45 CFP au niveau des départements, ’’un département, un CFP'', outre les 13 nouveaux centres qui seront réceptionnés bientôt ».
Sur cette même lancée, Dame Diop indique que dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19, « la mise en œuvre du PAP2A sous le sceau de la croissance inclusive adossée au développement du capital humain, conjuguée à la volonté affichée du PR de créer un million d'emplois d’ici 2023, nécessite une rationalisation, une responsabilité et une efficience de toutes les actions relativement à l’emploi et à la formation professionnelle. »
Pour lui, c'est dans cette dynamique d'accompagnement de cette frange de la population que le PR à fait du développement du capital humain, de la capture du dividende démographique, de la création d'emplois en quantité et en qualité, en un mot, de la croissance inclusive, la priorité de l'action gouvernementale. D’ailleurs, estime le Ministre, La mise en œuvre du PSE cumulée aux investissements du secteur privé national et international a permis d’atteindre les prévisions de création d'emplois annoncée depuis 2014. De plus, ajoute-t-il : « il convient aussi de signaler que les différentes évaluations et les rapports provisoires sur l'emploi et la formation révèlent néanmoins des limites objectives et structurelles de notre marché du travail. »
De ce fait, martèle-t-il, « les leviers d'encadrement pour le renforcement de l’employabilité et d’appui à la création d'unités économiques promouvant l’exercice d’un travail décent, sont aujourd'hui multiples et donnent des lueurs d'espoir quant à la lutte contre le chômage, le sous-emploi et la précarité qui touchent le plus souvent, la jeunesse. » A l’en croire, la population sénégalaise est majoritairement jeune et cette jeunesse de la population va non seulement continuer à grandir dans le futur, mais aura même tendance à être amplifiée. Dès lors, « du fait de la croissance de la population, le nombre effectif de jeunes va continuer à grandir de manière marquée. En moyenne, 200000 jeunes entraient sur le marché du travail chaque année au début du siècle. Ce chiffre se situe aux alentours de 300000 en 2015 et grandira jusqu'à environ 400 000 en 2025 et 670 000 en 2050 selon une Étude Banque mondiale ‘’Sénégal : le travail productif des jeunes, un dossier urgent – un défi multisectoriel », soutient le Ministre. Avant de préciser : « l’emploi et la formation ont toujours été des secteurs prioritaires dans la politique économique et sociale du Sénégal. C'est ainsi que plusieurs formules ont été essayées pour asseoir une bonne gestion du marché du travail. Mais les difficultés liées à ces deux secteurs persistent et demeurent une énigme dont le Président Macky Sall a amené des solutions à travers la mise en œuvre du PSE. »
Pour sa part, la Présidente du HCDS a expliqué que ce forum, inspiré par le phénomène de l’émigration clandestine, s’inscrit dans la prospective, car il a pour objectif de réfléchir sur les voies susceptibles de promouvoir de manière durable l’employabilité et l’entrepreneuriat des jeunes dans notre pays. Elle soutient ainsi que l’émigration clandestine est « un phénomène qui, si nous n’y nous prenons garde, risque, au-delà des pertes déjà enregistrées, de compromettre la capture du dividende démographique dont les effets devraient se poursuivre durant au moins les trente prochaines années. » C’est pour cette que, fidèle à une démarche d’implication de nos partenaires dans l‘organisation de nos activités, rappelle-t-elle, « nous avons recueilli les attentes et les préoccupations des jeunes et qui portent présentement sur les voies et moyens pouvant leur permettre de s’insérer dans le monde du travail ou dans celui de l’entreprenariat », conclut Innocence Ntap Ndiaye.