Les accords de pêche entre le Sénégal et l’UE restent toujours dans le flou total dans la tête du sénégalais lambda. Est-ce un déficit de communication ou un manque de transparence ? En tout cas, selon l’ambassadeur de l’union Européenne, Irène Mingasson qui s’exprimait en marge de l’assemblé générale constitutive de la PENAPES, il y a quelques zones d’ombres qu’il faut éclairer pour mettre en confiance les acteurs.
Rien n’est encore clair dans la relation entre le Sénégal et l’UE dans le cadre des accords de pêche aux yeux acteurs de la pêche, ni à ceux des responsables de l’UE. Pour arrondir les angles à ce niveau, Irène Mingasson a entamé des discussions avec les acteurs afin de mieux comprendre leurs préoccupations. Elle l’a indiqué en marge de l’Assemblée Générale constitutive de la PENAPES à Mbour ce jeudi. « À l’ordre du jour, nous avons eu les accords de pêche qui sont l’objet de beaucoup de questionnements. Et, c’est un moment important pour nous d’établir ce dialogue, en présence des autorités, sur les questions que les acteurs de la pêche se posent par rapport à ces accords. Et on se rend compte qu’il y a certaines dimensions qui doivent être clarifiées pour rassurer sur la philosophie, l’économie générale et les dispositions de ces accords », a estimé, l’Ambassadeur de l’Union Européenne.
Dans cette lancée, elle informe, « nous commençons à le faire et ces discussions sont fructueuses. Parce que les acteurs s’expriment, nous comprenons davantage les difficultés qu’ils rencontrent. Et pour un partenaire comme l’Union européenne, il est très important d’être à l’écoute et au contact de ces préoccupations », explique Irène Mingasson qui a exprimé sa reconnaissance à la plateforme et à tous les participants d’avoir été ouverts dans l’expression de leurs questionnements, de leurs propositions « que nous avons suivies attentivement ». À l’en croire, « il y avait des questions qui concernaient le processus, l’implication des acteurs parce qu’une négociation se passe entre deux acteurs qui représentent toute une série d’autres acteurs et d’autres intérêts. C’était aussi une autre occasion de revenir sur les dispositions précises de cet accord qui concerne un certain nombre d’espèces limitées. On parle du thon, du merlu noir. On ne parle pas de petits pélagiques dans le cadre de ces accords », précise-t-elle. Dans ce sens, argue-t-elle, « ces accords ont un objectif de bonne gouvernance, de bien cerner, cibler, cadrer quelles espèces, quelles quantités vont pouvoir être pêchées par qui, à quel moment. Et aussi de revenir sur l’objectif général de cet accord qui répond aux préoccupations des acteurs. Ces accords s’inscrivent dans une dynamique de renforcement de la bonne gouvernance pour que la pêche soit durable. Ils ont essentiellement un objectif de protection de la ressource et on se rend bien compte qu’au cœur des acteurs, cette dimension remonte », soutient Irène Mingasson.
Toutefois, reconnait-elle, « nous n’avons pas répondu à toutes les questions mais, nous avons commencé un dialogue ouvert et à établir un rapport de confiance qui du côté de l’Union européenne, était très souhaité. Je me réjouis de l’occasion qui a été donnée d’engager des discussions dans un format différent mais qui est très promoteur. » Concernant les gilets de sauvetage, elle révèle que 26.000 gilets ont été offerts aux acteurs de la pêche au cours des derniers mois. Selon l’Ambassadeur de l’Union Européenne, ces gilets ont été financés à travers le don mis à disposition par l’Union européenne dans le cadre des accords de pêche.