Awa Cheikh Ndiaye (Stagiaire)
La première vague de la pandémie de Covid 19 avait suscité l’engouement de tous les citoyens qui avaient manifesté un élan de solidarité envers les populations défavorisées. Chez les tailleurs, c’était des masques qu se confectionnaient et qui étaient distribués à tout bout de champ. Par contre, dans la deuxième vague on les sent plus.
Lors de la première vague, les tailleurs s’étaient engagés pleinement dans la lutte contre la Covid19. Ils distribuaient des masques dans les hôpitaux et un peu partout dans la commune de Mbour. Par contre, dans cette période de la seconde vague, ces derniers semblent abandonner le combat. En tout cas, on ne les voit plus sur le terrain. Trouvé dans son atelier, Souleymane Diop explique, « lors de la première vague, je croyais à l'existence de cette maladie et cela m'avait poussé à fabriquer 100 masques pour les donner à l'hôpital de grand Mbour comme soutien. Mais, pour cette deuxième vague, je ne crois plus à cette maladie et beaucoup de tailleurs n'y croient plus et je n'ai même pas fait des masques pour cette fois pour le donner à qui que ce soit ».
Selon lui, avec le couvre-feu mis en place dans la région de Thiès, il est trop difficile de travailler dans ses conditions et de participer à la lutte. « L'heure du couvre-feu ne nous arrange pas pour nous les tailleurs. Parce que les clients viennent le soir. Donc, c'est très difficile de travailler dans ses conditions. Auparavant, je descendais à 23h00, mais maintenant je suis obligé de fermer à 20h30. On est des pères de famille et c'est dans ce travail qu'on gagne notre vie donc c'est très dur vraiment », indique-t-il.
Pour éviter la propagation de la Covid19, les tailleurs étaient présents et actifs dans la première vague pour sensibiliser la population mbouroise. Ce qui avait un impact positif dans la bataille. Mais maintenant qu’ils croisent les bras, cela pourrait rendre plus compliqué le combat contre le coronavirus dans la ville de Mbour.