Les responsables apéristes du département de Mbour avaient présenté en début de semaine les résultats de 3 semaines de recensement en vue de détecter les besoins en termes d’emplois des jeunes dans la petite côte. Ce fut lors d’une grande réunion où s’étaient regroupés beaucoup d’entre eux pour montrer à la face du monde leur contribution à l’effort du Président de la République dans le cadre de l’emploi des jeunes. Toutefois, les jeunes qui ont effectué le travail sur le terrain dénoncent un politisation des résultats et indexent certains responsables.
Pour accompagner le Président de la République dans son programme d’urgence pour l’emploi et de l’employabilité des jeunes, la Coordination départementale de l’APR de Mbour avait exprimé sa volonté de participer à l’effort du gouvernement en menant une étude sur le terrain afin de s’enquérir de la vraie réalité par rapport aux besoins des jeunes dans ce sens. Dans cette mouvance, ils ont respecté leur promesse en présentant les résultats de 3 semaines de recensement à travers les 16 collectivités territoriales que compte le Département de Mbour. C’est lors d’une assemblée générale organisée, en grandes pompes, à cet effet que les responsables de la majorité présidentielle ont réuni l’ensemble des jeunes qui avaient pour mission de faire des enquêtes sur l’employabilité des jeunes dans le département de Mbour. Dans ce cadre, 200 jeunes issus des 16 communes du département de Mbour ont été mobilisés pour faire les enquêtes de terrain sur la base d'un questionnaire établi à cet effet par l'équipe d’experts et validé par le comité scientifique. Cependant, les enquêteurs ne sont pas contents de la tournure qu’a prise ce travail. « Avec une motivation et une abnégation sans faille et commune mesure, bravant la chaleur et la poussière, parcourant de longues distances dans les quartiers et villages des communes du département à la rencontre des jeunes, nous (enquêteurs) avons administré 8 150 questionnaires pour un objectif (échantillon) initial de 4 000 questionnaires (autrement dit nous avons plus que doublé la cible initiale) », a indiqué Séga Diankha, Coordonnateur du Collectif des Enquêteurs. A l’en croire, « à la suite de la collecte des informations et données par nous enquêteurs, Monsieur Aziz François NDIAYE et son équipe d'experts ont exploité, traité et analysé les données recueillies et ont produit un document de référence. Lequel document a fait ressort le profilage des jeunes demandeurs d'emploi, leur situation socioprofessionnelle, leurs attentes par rapport à cet ambitieux programme de Monsieur le Président de la République, les potentialités économiques du Département dans tous les secteurs d'activités et les recommandations etc. » Il ajoute, « une réunion de restitution et de partage a été convoquée le dimanche 18 avril 2021 avec l'ensemble des parties prenantes citées plus haut pour leur présenter les résultats de l'enquête et leur permettre d'apporter des suggestions et amendements et de finaliser le document ». Selon lui, ce document devait être acheminé auprès du Président Macky Salle qui en le destinataire exclusif. Mais, déplore-t-il, « nous avons eu la surprise désagréable de notre vie de constater avec amertume et consternation que la réunion de restitution et de partage convoquée dans un cadre purement technique, a été transformée en réunion politique et partisane pour ne pas dire en assemblée générale purement politique où aucune restitution n'a pu se faire ». Pire encore, dénonce-t-il, « nous, enquêteurs n'avons mêmes pas pu, pour l'écrasante majorité d'entre nous, accéder à la salle de réunion. Des responsables politiques ont acheminé des centaines de militants avec des cars de transports et ont envahi la salle et ses alentours ». Ils récusent l’attitude de certains responsables politiques du département qui seraient, selon eux, les instigateurs de ces manigances politiciennes. « Et dans une cacophonie indescriptible, des discours partisans, sectaires, de règlements de comptes, de divisions, de dénigrements ont été tenus par ces responsables politiques notamment Monsieur Mahmout SALEH, Ministre d'Etat Directeur de Cabinet du Président de la République, Madame Sophie GLADIMA, Ministre du Pétrole et des Énergies, Monsieur Saliou SAMB, Président du Conseil Départemental de Mbour et Directeur général de la SIRN », ont révélé le enquêteurs. Avant de préciser : « cette situation frustrante, inacceptable et déplorable est la responsabilité exclusive de ces trois responsables (Mahmout SALEH, Sophie GLADIMA et Saliou SAMB). Ils sont coupables d'actes ayant porté un grand préjudice à cette salutaire initiative de Monsieur le Président de la République avec la création de cet important Programme d'Urgence pour l'emploi et l'insertion socio-économique des jeunes ».
Abondant dans le même sens, le Coordonnateur des enquêteurs dans la Commune de Joal renseigne, « il n’y a pas eu d’enquête dans cette commune. Alors comment Joal a pu faire pour avoir des résultats d’enquête ? Au moment où on attendait les volontaires choisis par le maire pour travailler, nous avons vu à notre grande surprise des jeunes formés par le ministre Sophie Gladima sillonner les quartiers. Je précise que nous n’avons pas reçu de tablette, ni d’argent pour faire ce travail car ce sont les maires qui devaient sortir les moyens pour nos perdiems. Je me demande comment Saliou Samb peut organiser des restitutions alors que la commune de Joal n’a pas organisé d’enquête. Donc c’est Sophie Siby qui a donné les chiffres de Joal, il faut qu’ils arrêtent de tromper le président. C’est Mahmoud Saleh qui est derrière tout ça alors qu’il n’a pas de base, c’est le cas de Mme Siby. Voilà des pratiques qui visent à diviser la jeunesse et le pays n’a pas besoin de ça », a persiflé Adama Dioh.
Même constat pour Diass. Selon le Coordonnateur de la Commune hôte de l’Aéroport Blaise Diagne, qui ne s’explique pas pourquoi dans toutes les communes, il n'y a eu que 10 enquêteurs alors que la commune de Diass, ils étaient au nombre de 20. Dans cette lancée, Issa Faye indique, qu’en plus des 10 volontaires choisis par Cheikh Tidiane Diouf le maire, le directeur général du Cosec a lui aussi choisi ses 10 enquêteurs de son côté. Pourtant, explique-t-il, « ce qui a été retenu, c’était que chaque maire recrute 10 volontaires, mais ce n’est pas le cas à Diass. Nous avons constaté après notre formation, des formateurs sont revenus à Diass pour former 10 autres volontaires, des jeunes recrutés par Mamadou Ndione le Directeur Général du Cosec. C’est inacceptable qu'à Diass qu’on puisse avoir deux résultats de ces enquêtes. Voilà des pratiques qu’il ne faut pas accepter et qui risque de nous décrédibiliser. Ce projet risque de connaître des ratés » a précisé Issa Faye.