Dans l’exercice de leur métier, les journalistes rencontrent souvent plusieurs problèmes dont es plus saillants ont pour nom manque d’accès à l’information ou encore insécurité dans la collecte. Ce qui devrait être régi par un instrument juridique dont la conception et la mise œuvre prennent beaucoup de temps. L’Association des Éditeurs et Professionnels de la Presse en Ligne du Sénégal (APPEL) déplore cette lenteur.
L’information est un droit pour tout citoyen. Dès lors, le journaliste est attendu dans le cadre de l’exercice de son métier, à divulguer des informations justes et vraies. Pour ce faire, le professionnel de l’information a besoin de sources officielles pour la vérification et le renforcement de certaines informations. Mais, cela se trouve être un problème dans la mesure où dans certaines situation, comme dans le contexte de la Covid 19, il n’a même pas accès la bonne information à cause d’une rétention d’information au niveau des autorités compétentes. Ce suffit pour pousser l’APPEL à nouer un partenariat avec Article 24 en vue de plaider pour un meilleur accès à l’information pour les journalistes. Selon Ibrahima Lissa Faye, il y a une lenteur qui plombe la loi sur l’accès à l’information. Le prétexte a été choisi pour célébrer la journée mondiale consacrée à l’accès à l’information à Mbour en présence de plusieurs journalistes correspondants du département.
Dans cette lancée, le Président de l’Association de la presse en ligne explique, « le Sénégal a signé des texte internationaux et depuis lors ces textes ont été validés par les différents acteurs mais il est aujourd’hui coincé au niveau du secrétariat général du gouvernement. Depuis lors, ni le conseil des ministres, ni l’assemblée nationale ne réclame ces texte or nous savons tous que le Sénégal a pris des engagements au niveau de l’Union Africaine et à l’ONU ». À l’en croire, cette question d’accès à l’accès à l’information est capitale et dans beaucoup de grandes nations, ils y a des instruments juridiques qui ont été mis en place pour permettre aux journalistes et aux citoyens d’avoir accès à l’information publique et de pouvoir la partager. « Cela participe de la redevabilité, de la transparence de la gestion des deniers publics et surtout ça facilite au journaliste son travail. Et nous avons tous vu qu’en période de Covid il y a eu beaucoup d’entraves et d’écueils qui font que le journalise a des difficultés pour accéder à l’information souvent avec le couvre-feu, ou des fois des autorités qui disent que cette information est si sensible que je ne peux pas vous la confirmer ou vous la remettre parce que vous risquez de créer de la panique ou des tensions dans la société », a fustigé le Président de l’APPEL qui estime que ce genre d’attitude ne doivent pas prévaloir quand le droit à une information fiable, juste et objective prime sur toutes ces considérations, ces passoires de certaines autorités et de certains responsables des services déconcentrés de l’Etat.
Dans la même lancée, Ibrahima Lissa Faye a déploré l’insécurité dans laquelle vivent les journalistes surtout durant la pandémie. « Nous avons vu durant la période de Covid 19 qu’il y a eu beaucoup de journalistes, beaucoup d’équipes de reporters qui ont été agressés parce que tout simplement ils ont été sur le terrain pour la collecte de l’information et même parfois ce sont des éléments des forces de défenses et de sécurité leur bloquent le chemin », a-t-il fustigé. Il ajoute : « nos confrères sont brutalisés, nos confrères sont agressés parfois même traumatisés par ces agissements soit par des sénégalais lambda qui manifestent ou par des éléments des forces de défense et de sécurité. Des choses que nous trouvons anormales et je pense que les différentes organisations de presse ont eu à dénoncer cela à travers la CAP. Mais, ils ne doivent céder à aucune forme de pression venant d’une quelconque autorité surtout s’ils sont sur le terrain en train de collecter l’information ».
Tous ces problèmes ont conduit l’Association des Éditeurs et Professionnels de la Presse en Ligne du Sénégal à concevoir un projet pour remettre la relation entre les professionnels de l’information et les forces de de l’ordre au beau fixe. Selon lui, la période de Covid 19 a permis de réfléchir sur beaucoup de projets parmi lesquels il y a un qui concerne les relations entre les forces de défense et de sécurité et les journalistes. « Il faut qu’on trouve une solution parce que la barbarie a trop duré et les journalistes sont agressés sur le terrain et il n’y a pas de suites. Il faut oser le dire. Et si cela continue, l’irréparable pourrait survenir. Donc, je pense que les deux acteurs que sont les hommes des médias et les forces de défense et de sécurité doivent se retrouver autour d’une table pour discuter et voir quel mécanisme ils pourraient mette en place pour que quand les deux parties se rencontrent sur le terrain, chacun puisse faire son travail sans aucune animosité, sans aucune tension venant de quelque bord que ce soit », pense Ibrahima Lissa Faye.