Le mois de mars est une période importante pour les femmes de tous les âges. En effet, c’est durant ce mois qu’a lieu la Journée Internationale des femmes, c’est pourquoi, le centre des handicapés moteurs de mbour ainsi que la famille de feue Mme Khady Gueye Niang ont saisi cette occasion pour rendre un hommage posthume à cette brave femme qui fut la première directrice de ce centre. Arrachée à leur affection en 1995, ils comptent pérenniser l’œuvre entamé par cette avocate des personnes handicapées ou en situation de vulnérabilité mais également pionnière des centres pour les handicapés à travers le sénégal.
« Perdre un être cher, c’est perdre un morceau de sa vie, une pièce d’un puzzle que l’on ne pourra finir et qui restera inachevé au plus profond de notre cœur », la famille de feue Khady Gueye Niang ainsi que le centre des handicapés moteurs de mbour veulent continuer ce puzzle en perpétuant le travail qu’elle a laissé sur terre suite à un accident de la circulation il y a de cela 27 ans. Ils ont profité du mois de la femme pour rendre un vibrant hommage à cette dame de fer qui a toujours porté le combat pour la revalorisation de la condition des personnes handicapées et celles vulnérables.
Pour la circonstance, une cérémonie digne de ce nom qui a vu la participation des proches, amis et sympathisants a été organisée au terrain de basket du centre des handicapés de mbour pour lui rendre un hommage méritée.
Très ému, le fils de la défunte n’a pas les mots pour magnifier les qualités de sa mère « C’est très difficile de parler de cette brave femme parecque c’est ma maman. Durant toute sa vie, elle s’est battue pour une amélioration de la condition des handicapés. D’ailleurs, c’est elle qui est allé chercher les partenaires qui ont construit le centre des handicapés de mbour » a rappelé Ibra Sina Niang.
Cette fervente militante de la cause des personnes handicapées et des personnes vulnérables est décédée en 1995 suite à un accident de la circulation. Atteinte de Poliomyélite, elle avait une mobilité réduite et utilisait une chaise roulante pour se déplacer. Malgré sa santé fragile, elle n’a jamais voulu faire la manche et d’ailleurs elle détestait voire des personnes handicapées mendié.
Sa famille compte pérenniser cette commémoration pour perpétuer le travail immense qu’elle a abattu pour rendre la dignité à ces personnes très vulnérables. « Cette femme mérite plus, elle a beaucoup fait pour l’amélioration de la condition des personnes handicapés ou vulnérables. Nous allons marcher sur ses pas et nous sollicitons l’aide des mbourois pour sauvegarder son héritage mais aussi aider les personnes handicapées ».
Selon Charlie Camara qui s’occupe du volet culturel au centre des handicapés de mbour, depuis 1985 elle côtoie cette association de personnes handicapées et loue les qualités de la défunte « C’était une femme charismatique, tout ce qu’elle voulait, c’était le mieux-être des personnes handicapées. Elle a toujours lutté pour que leurs conditions changent comme aujourd’hui. Elle n’a jamais voulu tolérer l’injustice envers les personnes handicapées ni envers les personnes vulnérables. Elle voulait que les personnes handicapées puissent retrouver leur dignité en cessant la mendicité. Elle avait horreur de voir le handicapé qui tendait la main, selon lui, c’est une forme de faiblesse que le handicapé avait envers son prochain. Elle était l’avocate des personnes vulnérables, c’était une battante qui ne reculer devant rien, elle était entière et savait dominer son sang-froid et n’hésitait pas à donner son avis devant les autorités » se souvient Charlie Camara.
D’ailleurs grâce à cette femme, la troupe culturelle du centre des handicapés moteurs de mbour a vu le jour et elle ne nourrit aucun complexe et saisie toujours l’occasion de montrer en public son savoir-faire devant les hommes valides lors de ces prestations.
En plus de ces qualités humaines et morales, Khady Gueye Niang n’a jamais baissé les bras. Elle fut la première directrice du centre des handicapés moteurs de mbour, elle fait partie des pionnières de l’association nationale des personnes handicapées moteurs du sénégal. C’est aussi grâce à elle que le centre des handicapés de mbour a vu le jour « Aujourd’hui, si on parle d’inclusion sociale pour ces personnes, c’est grâce à elle. Son sacerdoce, c’était de lutter contre la mendicité. Avec l’appui de ces partenaires du sénégal et de l’étranger, elle a obtenu des financements pour la création du premier centre des handicapés moteurs du sénégal. Ce centre a pour objectif de lutter contre la mendicité parce qu’elle savait que pour lutter contre une chose, il fallait proposer une alternative et pour elle cette alternative c’était l’apprentissage. C’est pourquoi, elle avait ouvert des ateliers pour faire de la formation pratique et après cette formation on essayait des projets d’insertion des jeunes handicapés qui ont été formés. Ce projet a fait tache d’huile au sénégal. D’abord dans la région de Thiés, s’il y a trois centres dans cette région on peut dire que c’est grâce à Khady Gueye qui a eu l’initiative avec son partenaire SENEGAL HILFVEREN qui a construit un centre à Thiés et un autre à Tivaouane. Ce qui fait que la région de Thiés est bien prise en compte dans le cadre de l’autonomisation des personnes handicapées » s’est réjoui Mamadou Fall le directeur du centre des handicapés de mbour.
Cette brave femme disparue il y a de cela 27 ans laisse un lourd héritage derrière elle que ses fils ainsi que le centre des handicapés de mbour tentent de bien entretenir.