La décision du Chef de l'État d'alléger le couvre-feu de 00h à 05h dans les régions de Dakar et Thiès est bien accueilli par les mbourois, particulièrement les travailleurs du secteur informel qui saluent cette décision. Toutefois, ils ont demandé au Président de la République de prêter une oreille plus attentive à leurs préoccupations.
Dans son dernier discours adressé à la nation sénégalaise suite aux violents affrontements entre les forces de l’ordre et les populations qui réclamaient la libération d’Ousmane Sonko, le Président de la République avait annoncé l’allègement du couvre-feu instauré dans les régions de Thiès et Dakar depuis le début de la 2ème vague de la pandémie du coronavirus. Une demande sociale qui n’était pas perçu par le chef de l’état malgré toutes les expressions de cette même population mais, à la suite des heurts avec la police, les populations ont fini par convaincre Macky Sall de leur donner un peu d’air. A Mbour, ce sont les travailleurs du secteur informel qui réjouissent de cette décision. Trouvé dans son taxi clando, Ousseynou Diouf est un jeune qui parcourt la ville des Mbour et ses alentours à longueur de journée pour vivre à la sueur de son front dans une voiture dont il n’est pas le propriétaire. Chaque jour, il doit verser entre 7000f et 8000f à son employeur. Interpellé sur l’allègement du couvre-feu qui commence maintenant à partir de minuit, il répond, le visage radieux : « Nous sommes très contents de la décision du Président Macky Sall d'amener le couvre-feu jusqu'à 00h. Nous, les taximen, étions vraiment fatigués car nous avons des difficultés pour les versements ou acheter du gasoil. Mais s'il y a allègement aujourd'hui, c'est un sentiment d’une grande joie que nous éprouvons. Nous allons pouvoir travailler la nuit et gagner plus d’argent afin de faire vivre nos famille ».
Parmi les travailleurs impactés par ce couvre-feu, figure en pole position les gérants de fast-food et de dibiterie qui fonctionnent habituellement que la nuit. Certains se débrouillaient même pour ouvrir plus tôt que de coutume pour permettre aux clients d’avoir le temps de faire leurs achats. Par contre, d’autres n’ont pas eu cette possibilité du fait de la position de leur lieu de négoce. Conséquence : une chute vertigineuse de leur chiffre d’affaire. Amadou Diallo tient sa dibiterie dans le quartier Oncad sur la route de Kaolack. Il se rappelle les durs moments vécus durant ces derniers mois où il était obligé de fermer boutique très tôt en plus du manque de bétails causé par les autres restrictions comme la fermeture des marchés hebdomadaires. « Vraiment ça nous arrange car c'était trop dur. Nous avons vu notre chiffre d'affaire baisser de trop. En plus, la vente de notre marchandise s’étalait sur 4 ou 5 jours sans qu’on ne puisse écouler la viande alors que c'est avec le bénéfice qu'on subvenait à nos besoins », a-t-il renseigné. Il ajoute : « Les marchés hebdomadaires sont fermés et cela se qui s’est répercuté sur notre travail. Mais, c'est un sentiment de satisfaction que j'ai maintenant avec l'allègement du couvre-feu ».
Cette même situation est également notée dans les salles de sports qui commençaient à piluler dans la ville. Dans ces lieux, les clients avaient l’habitude, avant le couvre-feu, de terminer leur journée de travail pour s’y rendre. Mais avec cette restriction de liberté de sortir qui commençait à 21h, il était très juste pour eux de respecter cette organisation. Chez, les gérants, la mesure de l’allègement est arrivée à son heure. « Quand j'ai entendu la nouvelle que le temps du couvre-feu est maintenant de 00h jusqu'à 05h dans le discours du président, j'ai eu un sentiment de satisfaction. Nous démarrons nos activités vers 19h mais avec le couvre-feu, nous avons perdu beaucoup de nos clients parce-que la durée était trop courte pour s'entraîner », explique Ndiaga Ndiaye qui gère une salle de Sport au quartier Diamagueune. Selon lui, « maintenant avec l'allègement jusqu'à 00h, nos clients vont revenir pour reprendre leur entraînement et nous aussi nous allons en bénéficier car notre chiffre d'affaire avait baissé ».