La construction du dalot de Diass a été lancée au mois de mars dernier par le Directeur Général de l’Aéroport International Blaise Diagne, qui a financé les travaux. Depuis lors, les populations ne voient pas une évolution considérable des travaux au niveau du chantier. Hier matin, elles ont pris d’assaut le chantier et exige au patron de l’aéroport de venir les rencontrer dans les 72h à venir.
« Cette phase du projet consistera à raccorder au dalot principal, une extension longue d’1 km, en partant de la Route nationale n°1 jusqu’à la périphérie de Diass, et ce, pour garantir une parfaite évacuation des eaux pluviales, à travers un ouvrage d’art fermé en béton armé. Cette infrastructure sera aménagée avec au moins 3 ouvrages de franchissement qui permettront d’assurer une mobilité intérieure renforcée, à pied comme en voiture, en saison sèche comme en saison des pluies. Sa surface extérieure sera longée par des plots en béton armé qui feront l’objet d’un marquage, afin de séparer les passages piétons des passages aménagés pour les véhicules. » Ces propos ont été tenus par le Directeur Général de l’Aéroport International Blaise Diagne au mois de mars. Doudou Ka s’exprimait à l’occasion de la cérémonie de lancement des travaux du dalot de Diass organisée en grandes pompes malgré la présence, alors, du coronavirus, devant toute la population diassoise. Depuis lors, cette dernière se nourrissait de l’espoir de voir en temps deux mouvements la réalisation de ces promesses. Mais, les diassois sont frappés d’une grande déception qui les a poussés à sortir hier et à envahir le chantier pour interrompre de leur propre gré les travaux devant des ouvriers impuissants à arrêter la furie populaire. Selon le porte-parole de ces derniers, « compte tenu de ce que nous avons reçu comme information, le dalot ne sera pas carrossable. C’est-à-dire que les voitures ne pourront pas rouler sur le dalot alors que lors du lancement des travaux, Doudou Ka, le directeur de l’AIBD avait bien dit que le dalot sera carrossable sur les 1,5 km et qu’il y aura une mobilité des personnes et des biens sur le dalot. » Dans ce sens, martèle-t-il, « Doudou Ka, le directeur de l’AIBD nous a servi des contre-vérités car, ce qu’il avait dit lors du lancement des travaux au mois de mars dernier est tout à fait contraire à ce qui se passe sur le terrain. » En effet, explique Abdou Wahab Ba Faye, « le constat sur le terrain est tout autre et les travaux qui sont menés ne rassurent guère la population. Le dalot est une route essentielle pour accéder aux autres villages de la commune et c’est une route qui mène jusqu’à Popenguine. Les taxis clandos sont obligés de prendre des routes secondaires et cela cause beaucoup de difficultés pour ces conducteurs mais, également pour les familles car ces routes secondaires sont proches des habitations. Aujourd’hui, il a scindé le village ce qui fait que les deux parties ne peuvent pas se fréquenter et cela cause des problèmes de mobilités pour les populations riveraines. Dans le même ordre, ajoute Ousmane Faye, « ce qui ne marche pas chez nous sénégalais, c'est que les gens ne respectent pas leurs paroles. Au moment des promesses, personne ne l'avait obligé à dire que les voitures et les personnes pourraient passer sur le dalot. Aujourd'hui, cette promesse ne sera pas honorer parce qu'on nous a dit que les voitures ne pourront pas emprunter cette route. »
Déterminées à conduire une lutte pour le respect des promesses avancées par le DG, les populations de Diass exige à Doudou Ka de se présenter devant eux pour une discussion sans langue de bois. Sans quoi, ils promettent de passer à une vitesse supérieure. « Compte tenu de cela, nous lui lançons un appel, nous lui donnons 72 heures pour qu’il revienne à Diass pour nous dire toute la vérité sur ces travaux et rassurer la population. Faute de quoi, il sera déclaré persona non grata à Diass. Ce que nous avons fait aujourd’hui n’est qu’un avertissement, nous avons arrêté les travaux jusqu’à nouvel ordre », a assuré Abou Wahab Ba Faye.